Pour exporter dans l’agroalimentaire en Russie, il faut être tenace et s’inscrire dans la durée, comme le montre le serpent de mer des agréments sanitaires délivrés aux vendeurs de viande, de lait ou d’alimentation animale. Elles sont encore une centaine de sociétés de l’Hexagone à attendre cet agrément, qui vaut aussi pour le Kazakhstan et la Biélorussie, avec lesquels la Russie a conclu une Union douanière (UD), le 1er juillet 2010.
« Les Russes doivent auditer les services vétérinaires français, mais, comme ils ne l’ont pas fait, c’est la France qui contrôle elle-même ses entreprises établissement par établissement. Les agréments sont donc attribués au compte goutte. Maintenant, la Russie dit qu’elle va faire les inspections en 2014 et, comme la France n’est pas seule à attendre, l’enjeu est que nous soyons la première nation à être auditée », révèle Katia Roinet, conseillère pour les affaires agricoles à Moscou.
La réglementation sanitaire en Russie est particulièrement complexe. Ainsi, dans le cas de la viande, il faut aussi que la filière soit agréée et, concernant la transformation, que l’atelier de découpe en amont possède aussi un agrément. « Pour les autres produits, la procédure est plus simple », reconnaissait Katia Roinet, lors d’une journée agroalimentaire sur la Russie, organisée le 21 novembre par Sopexa. Par exemple pour les fruits et légumes, les certificats phytosanitaires font l’objet d’une reconnaissance internationale. « Mais, quoi qu’il en soit, prévient encore Katia Roinet, il faut respecter la réglementation de l’UD, notamment en matière de normes ».
Deuxième étape, l’importateur russe doit obtenir son permis, un document sur lequel le nom de l’exportateur est mentionné. Pour les vins et spiritueux, il doit aussi demander une licence d’importation… mais aussi une licence de stockage… et encore une licence de distribution.
Enfin, troisième et dernière étape, la certification qui est accordée pour les biens réputés conformes aux normes GOST-R. Selon les produits, peuvent s’additionner certificats d’hygiène, certificats de santé et certificats d’origine. « N’essayez pas tout seul, conseille Katia Roinet. Adressez-vous à des spécialistes comme Bureau Veritas et SGS, qui en quelques semaines vous obtiendront l’ensemble des certificats ».
François Pargny