Atlas 2023 des risques pays

Hors UE

Royaume-Uni•GBP

1. Notes de risque pays

OCDE : N. C. (octobre 2022)

Allianz Trade : AA2, risque de court terme moyen (octobre 2022)

Coface : pays A3 ; environnement des affaires A4 (octobre 2022)

Credendo : court terme : 1/7 ; commercial : C ; risque de transfert : 1/7 (novembre 2022)

Atradius : 2/10 négatif (octobre 2022).

Officiellement, le Royaume-Uni s’est retirĂ© de l’Union europĂ©enne (UE) le 31 janvier 2020, le Parlement europĂ©en ayant ratifiĂ© l’accord dĂ©finitif de sortie le 29 janvier. Après une pĂ©riode de transition destinĂ©e Ă  dĂ©finir le cadre Ă©ventuel d’un accord commercial avec l’UE, la sortie a Ă©tĂ© effective le 1er janvier 2021.

2. Obtenir des renseignements de notoriété sur l’acheteur

Attention, si quasiment toutes les entreprises publient leurs comptes, les TPE et les PME (SMB-Small & Medium Business) ne publient, si elles le souhaitent, qu’un minimum de renseignements, peu significatifs.

Ainsi, ces mini-sociĂ©tĂ©s, qui, comme partout en Europe, reprĂ©sentent la grande majoritĂ© des entreprises, ne publient que des comptes simplifiĂ©s, voire très simplifiĂ©s pour les TPE : des abbreviated accounts (bilan très rudimentaire et brève note sur les comptes annuels). D’oĂą la relative pauvretĂ© d’informations fiables disponibles au Royaume-Uni. Quelle que soit la taille de l’entreprise, les comptes annuels doivent ĂŞtre dĂ©posĂ©s au plus tard le 30 septembre de l’annĂ©e suivant la clĂ´- ture des comptes (9 mois pour les sociĂ©tĂ©s privĂ©es, 6 mois pour les sociĂ©tĂ©s publiques). La non-publication est considĂ©rĂ©e comme une infraction pĂ©nale et peut entraĂ®ner la radiation de la sociĂ©tĂ© ainsi que des sanctions pĂ©nales et financières Ă  l’encontre des dirigeants. C’est ce que l’on appelle the late filing penalties, rĂ©visĂ©es en avril 2015.

Pour consulter les comptes de nombreuses entreprises britanniques, le serveur web des Companies House est largement suffisant et peu onĂ©reux, et il donne la possibilitĂ© de consulter la liste des dirigeants n’Ă©tant plus supposĂ© exercer : www.companieshouse.gov.uk

3. Moyens de paiement

Monnaie locale

La livre sterling (GBP). Compte tenu de la situation économique actuelle, couverture du risque de change recommandée si paiement en GBP. Taux de change au 30 octobre 2022 1 EUR = 0,85803 GBP 1 GBP = 1,16545 EUR

Ă€ noter que depuis le vote en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union europĂ©enne le 23 juin 2016, la livre est entrĂ©e dans une pĂ©riode de volatilitĂ© et de turbulence. Citons la conclusion d’un article des Échos du 2 juin 2022 consacrĂ© aux 70 ans de la monnaie britannique : « La monnaie du plus international des centres financiers a Ă©tĂ© rattrapĂ©e par les crises de la dĂ©mondialisation, celles du Brexit, du Covid et de la guerre en Ukraine. Elle s’Ă©tablit aujourd’hui Ă  1,25 dollar, très en dessous de sa moyenne des cinquante dernières annĂ©es (1,70 dollar) ». Meilleures monnaies de facturation des Ă©changes La livre sterling (GBP) et l’euro (EUR).

ConseillĂ©s PrivilĂ©gier le virement bancaire, Swift de prĂ©fĂ©- rence. Ne pas oublier que le Royaume-Uni est dans l’espace SEPA. DĂ©conseillĂ©s Tous les autres, et plus particulièrement les chèques et les effets de commerce. Si, sur le marchĂ© domestique, le paiement par chèque est très utilisĂ©, il se caractĂ©rise par son manque de sĂ©curitĂ©. Le Royaume-Uni n’ayant pas ratifiĂ© la Loi uniforme du 19 mars 1931 sur les chèques, il s’ensuit que le dĂ©biteur peut faire opposition Ă  tout moment pendant une durĂ©e de six mois après l’Ă©mission du chèque. Sur le marchĂ© domestique, si l’entreprise française dispose d’une filiale refacturant et encaissant localement, il sera profitable de mettre en place un système d’encaissement par virement Ă©lectronique via le circuit BACS (Bankers Automated Clearing Services).

Le conseil du crédit manager

Comme on s’y attendait, le pays s’enfonce dans une période lourde d’incertitudes politiques et économiques. Nous l’avions écrit précédemment, le slogan Brexit is Brexit, que l’on a beaucoup entendu après le référendum de 2016, puis le Global Britain qui lui a succédé, masquent surtout une quasi totale incapacité à gérer la sortie de l’Union européenne, due à une absence complète de préparation, voire de stratégie : l’épisode Liz Truss, éphémère Première ministre conservatrice démissionnée après à peine 49 jours d’exercice du pouvoir pour avoir présenté un budget non financé (45 milliards de livres de baisse d’impôts annoncées), n’est que le dernier d’un feuilleton chaotique dans un pays actuellement touché de plein fouet par l’inflation, à son plus haut niveau depuis 40 ans (+11,1 % sur un an à fin octobre 2022). Les conséquences du Brexit ont commencé à se faire sentir au quotidien dès 2017, en particulier dans les transactions commerciales et les relations PME/banques, ces dernières n’étant déjà pas vraiment au beau fixe.

Depuis la situation n’a fait que se dégrader. Et la crise sanitaire n’a fait qu’en rajouter une couche qui n’était pas vraiment bienvenue. Cette crise sanitaire a néanmoins permis d’occulter pendant un peu plus de deux ans, les effets négatifs du Brexit. Le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’explosion des prix de l’énergie n’ont fait qu’aggraver la situation. Les années précédentes, dans le secteur du commerce de détail, plusieurs enseignes ont dû soit fermer de nombreuses boutiques, soit mettre fin à leurs activités. De nombreuses enseignes n’ont pas su non plus prendre le virage du numérique et la liste des entreprises se précipitant vers les procédures de sauvegarde s’allonge de mois en mois, présageant de nouvelles faillites. Depuis quelques mois, ce sont également des restaurants et des pubs qui sont frappés de plein fouet, par suite de manque de personnels. Et ce mouvement devrait s’intensifier dans les années à venir.

Le gouvernement britannique avait promis de nombreux accords commerciaux pour redonner à la Grande Bretagne sa grandeur économique indépendante. Là aussi, échec complet. Sur le site officiel qui recense les nouveaux accords (https://www.gov.uk/government/collections/the-uks-trade-agreements), au 3 novembre 2022, la liste complète des accords signés est très loin des ambitions affichées avant le vote du Brexit. En outre, les difficultés à mettre en place les nouveaux contrôles douaniers, côté britannique, ont réduit les importations et les exportations vers l’Union européenne dans des proportions significatives, au détriment principalement des TPE et PME locales.Les retards de paiement continuent de se dégrader, ce qui a hélas conforté l’avis de nombre d’exportateurs français qui se plaignent dumauvais comportement payeur des entreprises britanniques, plus particulièrement des PME… Il est vrai que ces dernières souffrent beaucoup du manque de soutien des banques locales. Selon les statistiques de l’Union de Berne, en 2021, le Royaume-Uni figure à la 3eplace du Top 10 des pays sur lesquels les assureurs ont versé des indemnisations sur les opérations court terme.En matière de défaillances d’entreprises, curieusement, les principaux prestataires communiquent pour l’année 2021, des chiffres très différents, certains indiquant même des hausses et d’autres des baisses par rapport à fin 2020. Pour nous, les statistiques les plus fiables demeurent celles fournies par le gouvernement britannique, établies par l’Insolvency service company : https://www.gov.uk/government/collections/insolvency-statistics. Ce site publie régulièrement des données intéressantes sur les défaillances par région (England, Wales, Scotland and Northern Ireland).Les données communiquées début novembre 2022 ne laissent augurer rien de bon pour l’année en cours : sans surprise, les défaillances sont de nouveau en très forte hausse avec, pour le troisième trimestre 2022, +45 % par rapportà la même période en 2021.

La suite dépendra des nouvelles mesures mises en place par le gouvernement avec the Corporate Insolvency and Governance Act 2020, entré en vigueur le 1er octobre 2021, prolongé une première fois jusqu’au 31 mars 2022, puis partiellement jusqu’au 31 décembre 2022. Prudence donc, surtout dans les transactions avec des PME qui sont très touchées à la fois par le Brexit, les effets de la crise sanitaire, et l’explosion de l’inflation. Dans tous les cas, il est essentiel de soigner la rédaction des offres et contrats et de surveiller rigoureusement les échéances négociées.

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