La crise n’épargne pas ce pays : selon le Bureau des statistiques australien, les faillites avaient baissé en 2016 et 2017 avant de repartir à la hausse en 2018 et 2019. Mais attention, il faut être très vigilant dans l’analyse des faillites en Australie, les chiffres recueillis pouvant être très différents d’un prestataire à un autre, selon que les faillites personnelles ont été prises en compte ou non. Pour nous, les statistiques du Bureau précité sont les plus fiables. Durant la crise sanitaire déclenchée en 2020 par le Covid-19, comme dans la plupart des pays, des dispositions ont été prises par les autorités pour « freiner » l’explosion des défaillances. Aussi l’année 2020 s’est achevée sur une baisse de plus de 40 %. En 2021, le nombre de défaillances est resté plutôt stable, mais gare à la fin de ces mesures de soutien !Dans leurs dernières prévisions, des prestataires prévoient des progressions de 33 à 49 % sur la période 2019-2022.Localement, les entreprises accordent des délais plus longs à leurs clients. Il faut rester ferme, particulièrement dans le cadre d’une transaction internationale : ne pas accepter de délais supérieurs à 45 jours et faire respecter scrupuleusement les échéances.En effet, depuis quelques années, sur le terrain, les exportateurs ayant contracté sans sécurité particulière ont constaté des retards significatifs pour les transactions de montants élevés, conséquences le plus souvent de contestations plus ou moins fantaisistes sur la qualité des marchandises livrées ou des prestations effectuées. Un conseil : soigner la rédaction du contrat. La culture juridique des Australiens est plus d’inspiration américaine que britannique. L’Australien ne laisse passer aucune faute, aucun vide ni aucune ambiguïté dans un contrat. Il en profite immédiatement. Nous ne commenterons pas ici l’affaire des sous-marins de Naval Group, bien qu’il puisse avoir un certain impact sur le climat des affaires entre la France et l’Australie, difficile à mesurer à ce stade, même si une compensation a été négociée entre les deux parties sous le parrainage des États-Unis, à la faveur du changement à la tête du gouvernement fédéral. Dans cette affaire qui relève de la sphère diplomatique et politique, on est plus dans une question de risque souverain, le « fait du prince ». Côté sphère privée, en Australie, on souffre surtout d’un déficit d’information économique et financière sur les entreprises. La plupart d’entre elles n’ont en effet pas d’obligation légale de déposer ou de publier leurs comptes auprès d’organismes tels que les greffes des tribunaux de commerce. Il n’est pas rare, en outre, d’être confronté à une certaine réticence à communiquer des éléments aussi courants que le chiffre d’affaires ou les effectifs, lors d’un premier contact. Étant donné le faible nombre d’entreprises australiennes cotées en Bourse qui doivent, elles, rendre publics leurs comptes, le recours aux agences d’informations spécialisées est courant, mais leur efficacité reste limitée.