L’assureur-crédit Allianz Trade a également réévalué la note de 14 pays et de neuf secteurs à la hausse. Signe du redressement de l’économie mondial, cette amélioration invite cependant à la prudence en raison d’importants risques géopolitiques.
En quasi cinq années de crise, les bonnes nouvelles ont été particulièrement rares en matière de risques pays. Aussi, le point trimestriel d’Allianz Trade, qui vient de paraître, constitue une source d’espoir. Pas moins de 14 notes ont ainsi été relevées : Azerbaïdjan, Bénin, Bulgarie, Chili, Hongrie, Islande, Monténégro, Maroc, Namibie, Ouzbékistan, Paraguay, Tadjikistan, République tchèque et Trinité-et-Tobago.
Ces relèvements de notes de risques témoignent de l’amélioration des perspectives économiques observée depuis plusieurs mois, la fin du cycle de politiques monétaires restrictives offrant un répit à de nombreuses économies. Les risques politiques et l’environnement des affaires continuent cependant de susciter l’inquiétude, observe Allianz Trade.
L’accès limité aux liquidités en devises fortes continuent de poser des problèmes dans un certain nombre de pays émergents, compliquant potentiellement leur transfert et leur convertibilité, estime l’assureur-crédit. Dans les pays où le consensus politique et la solidité institutionnel ne sont pas assurés cette situation créera des vulnérabilités.
Une dynamique financière plus favorable
En outre, si la baisse des taux d’intérêt devrait assouplir les conditions financières, la répercussion réelle reste incertaine dans les pays qui doivent encore ralentir leurs dépenses budgétaires et/ou ceux qui conservent un écart important entre les taux d’intérêt. Si l’on ajoute à ces facteurs généraux, des spécificités par pays telles que la stabilité institutionnelle, les obstacles réglementaires ou encore la mise en place de politiques protectionnistes, ainsi que d’importantes tensions internationales l’amélioration des conditions économiques pourrait se trouver entravée malgré une dynamique financière mondiale plus favorable.
Pour l’heure, du côté des secteurs, Allianz Trade a procédé à neuf changements à la hausse et cinq à la baisse, soit un nombre de réévaluation relativement faible qui traduit un manque de dynamisme avec une croissance certes régulière mais inférieure à son potentiel et des risques de récession qui baissent dans une région pour augmenter dans une autre.
L’automobile en difficulté
Comme au deuxième trimestre, les meilleures notes de risque concernent principalement le secteur des transports en Amérique latine (Panama) et en Asie (Chine), ainsi que le secteur du papier au Mexique et en Espagne. L’Espagne se distingue avec deux autres secteurs clés, à savoir l’agroalimentaire et la chimie, qui voient leur note de risque passer de « sensible » à « moyenne ». Les services informatiques au Mexique et la construction au Panama ont quitté la catégorie des risques élevés, tandis que les produits pharmaceutiques au Brésil sont redevenus des risques faibles.
A l’inverse, des dégradations ont eu lieu dans toutes les régions, la plupart du temps d’un risque moyen à un risque sensible, le secteur automobile étant au premier plan en raison des changements intervenus en Allemagne et en Suisse. Le commerce de détail est également fragilisé en Chine en raison des faibles perspectives pour les consommateurs chinois.
Dans l’ensemble, ces ajustements ont conduit à un nouveau solde légèrement positif de changements de notations, prolongeant une tendance en place depuis deux ans, et à une image globale globalement stable des notations.
Sophie Creusillet