L’assureur-crédit Allianz Trade vient de publier son Country Risk Atlas ans lequel il améliore la note de risque d’une cinquantaine de pays, essentiellement des émergents. Il alerte également sur l’aspect cyclique de cette amélioration et sur un possible retournement de la situation cette année.
Allianz Trade n’a, cette année, dégradé que 5 notes de risque : Bahreïn, Israël, Koweït, Estonie et Vanuatu (tableau ci-après).

Il a en revanche revu à la hausse les notes de risque de 48 pays, soit 27 de plus qu’en 2023. Les pays concernés sont essentiellement des économies émergentes d’Amérique latine, d’Europe et d’Asie.
« Les économies dont la note a été relevée représentent environ 17 % du PIB mondial, a déclaré dans un communiqué Luca Moneta, économiste senior pour les marchés émergents chez Allianz Trade. Les révisions à la hausse ont été principalement réparties entre les marchés émergents : l’Amérique latine a bénéficié du plus grand nombre de hausses (13), suivie de l’Europe émergente (10) et de l’Asie-Pacifique (9). En revanche, la plupart des dégradations ont été observées au Moyen-Orient, notamment à Bahreïn, en Israël et au Koweït, en raison de tensions prolongées dans la chaîne d’approvisionnement et de prix du pétrole brut inférieurs au seuil de rentabilité budgétaire. »
Le tableau ci-après récapitule les évolutions de note pour chacun des 48 pays.

Des notes sujettes à réévaluation
Malgré le nombre important de notes de risque s’étant améliorées l’an dernier, les économistes de d’Allianz Trad demeurent prudents sur l’évolutions de ces pays. Ils fondent en effet leurs évaluations du risque pays sur des indicateurs à court terme et cette tendance positive pourrait se retourner rapidement au cours de l’année sous le coup de tensions géo-économiques.
« Nous devons garder à l’esprit que les deux tiers des révisions à la hausse du risque pays que nous avons effectuées l’année dernière sont basées sur des indicateurs à court terme, ce qui indique que ces améliorations sont cycliques et potentiellement réversibles, explique Aylin Somersan Coqui, CEO d’Allianz Trade. Dans ce contexte, les entreprises doivent être vigilantes dans leurs stratégies de croissance, compte tenu des tensions géopolitiques et de la montée du protectionnisme. Les chaînes d’approvisionnement sont susceptibles de devenir encore plus complexes, ce qui rend d’autant plus important le suivi du risque pays. »
Enfin, en ce qui concerne l’évolution du risque commercial (plus directement lié aux indicateurs de croissance économique et d’insolvabilité des entreprises), des vents contraires dans plusieurs marchés à revenu élevé ainsi qu’une normalisation de l’offre de crédit et une dépréciation de la monnaie dans les marchés pèsent sur les indicateurs mondiaux, qui restent inférieurs de 13 % aux niveaux d’avant la pandémie malgré les améliorations partielles de l’année dernière.
Sophie Creusillet
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