Le 5 mai, le Parlement européen a interdit la commercialisation de produits dérivés du phoque au sein de l´Union européenne (UE). Le lendemain, Stephen Harper, Premier ministre du Canada, pays n° 1 mondial de la chasse aux phoques, rencontrait les dirigeants de l´UE pour discuter… libre-échange.
Ce timing n´a pas été du goût de tous au Canada. La sénatrice Céline Hervieux-Payette a exprimé sa colère dans un grand nombre de médias. Les eurodéputés « se sont mêlés de ce qui ne les regarde pas pour se donner bonne conscience », fulmine-t-elle dans les colonnes du quotidien québécois Le devoir ; ils ont « cédé au chantage » des lobbies, renchérit-t-elle sur le site Internet français Rue89.
Le ministre du Commerce international Stockwell Day a demandé que l´UE exempte les produits canadiens de cet embargo sous peine de porter plainte devant l´Organisation mondiale du commerce (OMC), relate La presse canadienne. « Le Canada défendra avec vigueur son industrie du phoque », a tonné Stephen Harper juste avant de rencontrer ses homologues européens, rapporte Cyberpresse.ca.
Toutefois, à l´issue du sommet, le Premier ministre canadien semblait moins vindicatif, a noté The Globe and Mail. « Stephen Harper a affirmé qu´il ne permettrait pas que le problème des phoques vienne “contaminer” un accord potentiel avec l´UE représentant des milliards de dollars », relatait ce quotidien canadien anglophone.
Marine Aubonnet