« Je ne connaissais pas la Tunisie, mais j’étais parti à l’étranger et je savais que je pouvais m’adapter à de nouveaux codes culturels. »
Sylvain Lassale a terminé en septembre dernier sa mission de 24 mois pour le compte de Procidec, une PMI spécialiste en découpage et emboutissage de pièces métalliques (80 personnes pour un chiffre d’affaires d’environ 10 millions d’euros). Pourtant, fin décembre, il prolongeait son séjour en Tunisie afin d’assurer la passation de pouvoirs avec son successeur, V.I.E comme lui. « Aujourd’hui, je ne suis qu’en support, il a repris toutes mes fonctions. Nous avons mis deux ans à mettre les choses en place, je ne vais pas tout laisser tomber maintenant. »
Un état d’esprit qui a valu à ce jeune ingénieur, diplômé de l’Institut français de mécanique avancée et de l’École centrale de Paris de remporter, le 23 novembre au Palais Farnese (Rome, Italie) le 1er prix du Grand prix V.I.E Méditerranée Rome 2009. Lui, se dit ravi de sa collaboration avec Laurent Buonvino, directeur général groupe, un homme « très rapide dans ses décisions ». Appelé en renfort en octobre 2007, soit un an après la création de la filiale tunisienne, sa mission initiale consistait à mettre en place le système production qualité du groupe, conformément aux standards français et tout en l’adaptant aux particularités
culturelles de la Tunisie. Mais en mars 2008, après le départ du directeur de l’usine, on lui confie carrément la direction du site et il s’en sort avec les honneurs. Il revoit toute la gestion de l’entreprise, fait de la formation, consolide les compétences pour limiter le turnover. « On a triplé le chiffre d’affaires en moins d’un an. Le marché tunisien permet de consolider la production en France en débloquant de gros marchés. Aujourd’hui, les deux plus gros clients du groupe se développent grâce à la Tunisie. »
Il a particulièrement apprécié de travailler pour une PMI : « On touche à tout, on fabrique des produits de qualité, et la communication intersite est bien meilleure que dans un grand groupe. » La suite ? Il réfléchit à son avenir, il ne veut pas fermer de portes. Mais sa priorité 2010, c’est la réalisation d’un vieux rêve, un voyage autour du monde avec ses amis.
Le point de vue de Laurent Buonvino, DG du groupe Procidec
« Une PMI française ne peut pas survivre sur le marché national. C’est pourquoi, depuis trois ans, Procidec a élaboré une stratégie export plus agressive.
À l’international, nous nous sommes intéressés au Maghreb, qui s’annonce comme une zone en fort développement dans la prochaine décennie. Et nous avons recruté un V.I.E pour une mission sur le site tunisien que nous avons créé en 2006. Tout le personnel du site est tunisien. Aussi nous voulions envoyer sur place un ingénieur qui soit capable de valoriser le savoir-faire français de Procidec. Ceci afin de créer une enclave française représentative de notre culture professionnelle, à l’opposé d’une culture low cost. J’ai été attentif au recrutement, je recherchais un ingénieur qui soit autonome dans un environnement technique et qui ait été exposé à l’international. Nous avons commencé par le former en France pendant deux mois. C’est une contrainte incontournable dès lors qu’on recrute des jeunes peu expérimentés. Il faut être prêt à leur consacrer du temps, à maintenir un lien permanent pour assurer le suivi des opérations qui leur sont confiées. Néanmoins, je n’ai pas hésité à recourir au V.I.E. J’ai été très satisfait et je récidive avec un deuxième volontaire qui vient de prendre le relais de Sylvain Lassale. Quand on est une jeune société, c’est difficile d’investir à moindre coût pour tester un marché où se développer. Le V.I.E est une bonne formule pour une PMI comme Procidec. »
S. F.