Président de la Commission « marché intérieur » du
PE et rapporteur « fictif », pour son groupe, sur la directive relative à la
protection des données, le conservateur britannique Malcom Harbour, est l’un
des eurodéputés visés par le rapport de Privacy International. Selon cette ONG
basée à Londres, 25 % des amendements déposés par cet eurodéputé ne seraient que
des « copier/coller » de papiers rédigés par certains lobbyistes
américains très actifs à Bruxelles tels que la chambre américaine de commerce,
E-Bay ou Amazon… Parmi les objectifs poursuivis par ces deux derniers géants du
web – et qui sont aussi énoncés dans certains des amendements déposés –
figurent, par exemple, la volonté de « faire disparaître » du texte
un paragraphe interdisant aux entreprises d’utiliser les données personnelles
des Internautes si leur consentement n’est pas clairement établi. D’autres
députés conservateurs sont également pointés du doigt, tels que Sajjad Karim ou
Giles Chichester. Mais leur groupe n’est pas le seul incriminé dans le rapport.
Certains eurodéputés socialistes, libéraux ou du PPE reflèteraient, aussi, des positions
directement inspirés des grands groupes de pression. La Fédération bancaire de
l’UE ou Eurofinas seraient ainsi parvenus à insérer une disposition visant à ce
qu’une entreprise puisse partager des données avec une autre qui aurait
« un intérêt légitime ». « Il est évident qu’il n’y a plus
aucune transparence. Qui fait du lobbying pour quoi faire ? », regrette le
député vert allemand Jan Albrecht qui déplore « la main mise » de
l’industrie américaine dans le débat actuel sur la protection européenne des
données.
K. L., à Bruxelles
Tout le détail des amendements comparé aux rapports des
grands lobbyings sur ce site : http://www.lobbyplag.eu/#/compare/overview