« Il y a un mois je n’avais pas encore pris ma décision, mais depuis, soutenue, encouragée par plusieurs administrateurs, j’ai pris la décision de me présenter à la présidence du Comité national des Conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF) », a expliqué, lundi 28 avril, à Lettre confidentielle, Jacky Deromédi, membre du bureau exécutif du CNCCEF en charge de l’Asie et présidente de la section Singapour des CCEF. Ainsi, ils devraient être trois au total, avec Alain Bentéjac, coauteur d’un rapport sur le commerce extérieur français commandé par le gouvernement fin 2013, et Alain Spanier, secrétaire général du Comité national des Conseillers du commerce extérieur de la France, à se disputer les voix des 33 administrateurs appelés à voter le 15 mai.
Jacky Deromédi n’a pas souhaité dévoiler les noms de ses soutiens, mais « ils sont plus de deux » et « il n’y a aucun ticket avec quelque administrateur que ce soit », a-t-elle affirmé, faisant ainsi directement allusion à la Lettre confidentielle de la semaine dernière, dans laquelle plusieurs CCEF évoquaient la constitution d’un tandem avec Marie-Danielle Bahisson, actuelle vice-président au CNCCEF et présidente du Comité Côte d’Azur (lire la LC n°98).
« Il n’est pas question pour moi de distribuer les rôles et les pouvoirs avant le vote. Et ce sera fait, si je suis élue, avec les administrateurs », assure Jacky Doromédi, qui ajoute dans sa déclaration de candidature vouloir « partager les responsabilités, les pouvoirs et les devoirs ». Elle envisage ainsi de créer plusieurs postes de vice-président par fonction, par exemple pour les sections à l’étranger ou la communication. « Ces vice-présidents auraient aussi une
fonction de représentations officielle », précise la fondatrice du cabinet d’architecture Aprim Interior Design, à Singapour, dont une des priorités est de « donner plus de visibilité au travail de bénévolat des CCEF ».
D’où également l’idée de tenir un événement international « au moins tous les deux ans, une fois en France, une fois à l’étranger, en alternance, si possible, dans chaque continent », à l’image du forum international organisé, en février 2012 à Miami, sous l’égide de Paul Bensabat, qui préside le Comité Amérique du Nord. « Nous devons encore aller plus loin que les 600 personnes présentes, faire porter d’autres voix comme celles des ambassadeurs ».
La présidente des CCEF à Singapour estime que l’implication des Conseillers du commerce extérieur de la France est bonne « autour des ambassadeurs et des autres acteurs de l’export et de l’investissement français », mais que dans l’Hexagone il faut encore persuader l’État de « davantage associer les CCEF aux décisions ». A cet égard, elle reconnaît que pour que « la chaîne de l’export » soit totalement efficace, les comités en France et les sections à l’étranger des CCEF doivent être « mieux mélangés ». « Parfois, complète-t-elle, il manque un peu de coordination ». Et à cet égard, il faut notamment « améliorer la veille économique » et « renforcer le parrainage, le coaching ou le monitoring » pour que les PME qui viennent opérer à l’international « bénéficient d’un suivi qui ne soit pas limité à quelques mois, mais soit étendu à un an ».
Enfin, Jacky Deromédi affiche sa volonté « de sortir les permanents de l’ombre », en leur donnant « des missions, dont non seulement ils seraient responsables mais qu’ils pourraient amener à rendre compte, à défendre devant les administrateurs ». S’agissant plus particulièrement du délégué général du CNCCEF, auquel elle préfère le titre de directeur exécutif « comme dans les entreprises » et pour signifier clairement que l’exécutif « est là uniquement pour prendre en mains les choses du quotidien ».
La présidente des CCEF à Singapour, qui se définit comme une femme « énergique » et qui« a fait preuve de son attachement à une France qui gagne » dans toutes ses fonctions passées (présidente de la CCI française à Singapour…), entend « recruter un homme ou une femme capable de la remplacer quand elle sera en déplacement en France et sur les quatre continents ». Résidente à Singapour depuis 25 ans, elle passe déjà à l’heure actuelle « environ le tiers de son temps » dans l’Hexagone, d’après sa déclaration de candidature.
Jacky Deromédi avoue avoir déjà défini le profil idéal du directeur exécutif : « un ancien responsable de PME qui connaît bien la sphère et les besoins des PME comme des groupes ». A cet égard, elle espère pouvoir « débaucher un responsable, menant à l’heure actuelle une mission spéciale publique ».
François Pargny