Le Programme de stabilité et de croissance (PEC) que vient de rendre public le gouvernement portugais prévoit une relance très significative du programme de privatisations afin de contribuer à la réduction de l´endettement de l´Etat (86 % du PIB prévu en 2010 contre 66,3 % en 2008). La liste, publiée à la page 35 du document, comprend 17 entreprises.
Premier secteur visé : l´énergie. Le gouvernement envisage des cessions partielles des participations dans Galp (hydrocarbures, 8 % actuellement), EDP (électricité, 25,73 %) et REN (réseau électrique, 51,08 %). Le pourcentage des actions mises en vente n´a pas été précisé.
Le gouvernement a décidé de céder une participation dans les chantiers navals de Viana do Castelo (part de l´Etat : 100 %) et la totalité des actions dans trois sociétés appartenant au secteur de la défense : Edisoft (60 %), EID (38,57 %) et Empordef IT (100 %).
La privatisation de la compagnie aérienne TAP (100% actuellement) est remise sur le tapis par le biais de l´entrée d´un « partenaire stratégique ». La cession des aéroports (ANA : 100 %), la seule privatisation envisagée avant la crise, est maintenue et reste associée à la construction du nouvel aéroport de Lisbonne : il s´agira toujours d´un désengagement partiel.
La filiale fret de l´entreprise publique ferroviaire CP (100 % actuellement) fera également l´objet d´un désengagement partiel et il est question de céder l´exploitation de certaines lignes passagers. L´entreprise de matériel ferroviaire EMEF (100 %) est également sur la liste.
Pour ce qui est du calendrier, le ministre des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a indiqué que la privatisation totale de la banque BPN (100 % des actions) et des aéroports était prioritaire. Le dossier Galp pourrait avancer assez rapidement. Le ministre a rappelé que l´objectif de recettes avait été fixé à 1,2 milliard d´euros dès cette année. La relance à grande échelle des privatisations signifie une profonde rupture dans la stratégie économique du gouvernement socialiste portugais, peu enclin jusqu´ici à privatiser.
Daniel Solano