Christophe Castaner, président du conseil de surveillance du port phocéen, a signé le 24 mai un accord de coopération avec le port de Guangzhou (Canton) et parrainé la conclusion d’une convention de partenariat avec Business France. Menacé d’une baisse de trafic en raison du reroutage des navires depuis le début de la crise en mer Rouge, le port méridional français multiplie les initiatives à l’international.
Trois semaines après la visite de Xi Jinping, reçu en grande pompe par Emmanuel Macron, le port de Marseille-Fos vient d’annoncer la signature d’un accord celui de Guangzhou (Canton), l’un des plus grands ports à conteneurs du monde, afin d’intensifier les échanges entre les deux établissements.
Le texte s’articule autour de trois axes de coopération, à commencer par le développement commercial et logistique. Les deux ports se sont ainsi engagés à exploiter pleinement leurs avantages respectifs pour améliorer les services portuaires et optimiser les chaînes d’approvisionnement.
En outre, le texte prévoit la création d’un corridor vert entre les deux villes, cadre du développement d’initiatives environnementales et de solutions à faible émission de carbone. La feuille de route conjointe pour les années 2024 à 2026 prévoit notamment des rencontres régulières et le recensement des investissements verts pour la construction d’un corridor durable.
Accord similaire avec Shanghai
« Cet accord de partenariat reflète la volonté des deux parties d’explorer de nouvelles opportunités de coopération durable, s’est facilité Christophe Castaner. Il met en place un cadre pour des projets communs dans le domaine du marketing, de la promotion, de la transition énergétique, et de l’innovation technologique, consolidant ainsi le positionnement de Marseille comme un hub stratégique pour les échanges entre la Chine et l’Europe. »
Le 13 mai, une autre délégation chinoise, venue de Shanghai, était reçue par Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille-Fos. Ce dernier en a profité pour mettre en avant : l’intégration de l’axe Méditerranée Rhône-Saône, le Smart Port Challenge ainsi que l’Orientation d’aménagement de la zone industrialo-portuaire (OAZIP). Cette dernière visite intervenait quelques moins après la signature, en novembre dernier d’un accord entre la cité phocéenne et le plus grand port à conteneurs du monde.
Cap sur l’international avec Business France
Enfin, signe supplémentaire de sa volonté de maintenir le cap sur l’international, le port de Marseille a annoncé le 24 mai la signature d’un partenariat stratégique avec Business France « pour la réindustrialisation et le rayonnement international de la France ». Les autorités portuaires cherchent en effet à prospecter de nouveaux marchés vers lesquels développer les flux maritimes et les exportations.
Pour attirer des investisseurs étrangers le port fournira à Business France les éléments et outils pouvant mettre en valeur ses atouts à l’international et sensibiliser aux enjeux des activités portuaires et logistiques. Une stratégie qui doit permettre au port phocéen de rester dans la course face à ses concurrents du range Nord. La crise en mer Rouge et le reroutage des navires entre l’Europe et l’Asie via le Cap de Bonne Espérance et sans traverser la Méditerranée constitue en effet un coup dur pour le port français.
Certes, son chiffre d’affaires a bondi de 10,8 % à 210,5 millions d’euros l’an dernier, mais le tonnage est quant à lui passé de de 77 millions de tonnes (Mt) à 72 Mt.
Sophie Creusillet