Malgré la poursuite des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement internationales, le port d’Anvers se porte bien en ce début d’année 2022. L’Autorité portuaire d’Anvers a égalé l’année record de 2019, selon un communiqué sur le bilan de l’année 2021 publié le 17 janvier. 2022 sera notamment marquée par la fusion avec Port de Zeebrugge.
Les résultats sont encourageants pour le port belge : le transbordement total de marchandises en 2021 s’est élevé à 240 millions de tonnes de cargo, soit une croissance de 3,8 % par rapport à 2020 et une petite croissance par rapport à 2019.
Pourtant, le contexte est resté difficile, en particulier pour le trafic conteneurisé : « le transport maritime mondial par conteneurs est encore très perturbé, ce qui entraîne des escales irrégulières de navires de mer et le contournement de ports dans la rotation, précise un communiqué de l’Autorité portuaire. En conséquence, les call sizes moyens sont de plus en plus élevés et les pics au niveau des call sizes sont de plus en plus nombreux. Cela représente un défi majeur pour l’ensemble de la chaîne logistique à l’intérieur et autour du port. En outre, la pénurie de main-d’œuvre portuaire, principalement due à la Covid, a également joué un rôle ».
Mais le port d’Anvers s’en sort bien : le trafic de conteneurs s’est maintenu en 2021 avec un statu quo de 12,02 millions de TEU (-0,1 %). A noter que le nombre de conteneurs reefer (réfrigérés) a augmenté de 2,6 % en 2021 par rapport à 2020 en raison de l’augmentation de la demande et d’une forte position maritime dans les zones de navigation d’Amérique latine, d’Afrique et des États-Unis.
Concernant le trafic de vracs divers, il a fortement augmenté avec + 73,6 %. En 2021, le segment a atteint un niveau de transbordement record de plus d’un million de tonnes pendant sept mois ! Selon l’Autorité du port d’Anvers, « la raison principale en est le fort transbordement vers l’acier (+81 %), le groupe de marchandises le plus important dans ce segment ». La progression a été plus modeste pour le transbordement RoRo (+ 13,9 % en tonnage) ainsi que pour le nombre de véhicules neufs et d’occasion (+8 %), qui reste inférieur de 15 % au niveau de 2019.
Quant au vrac sec, il a progressé de +15,1 % sur 2020, en partie tiré par les engrais, alors que le vrac liquide est resté, avec +3,1 %, dans la lignée des années précédentes. Le transbordement de produits chimiques a été le meilleur jamais enregistré, avec une hausse de +12,9 %.
A noter que malgré l’impact négatif du Brexit et des changements qu’il a entrainés sur les plans logistiques et administratifs, le port d’Anvers a enregistré une croissance de + 6,0 % du transbordement total avec le Royaume-Uni et de + 14,6 % avec l’Irlande par rapport à 2020, principalement grâce aux importantes connexions maritimes à courte distance.
La création du Port d’Anvers-Bruges prévue pour fin avril
Pour 2022, le port d’Anvers met la priorité sur la « résilience », ainsi que ses « priorités stratégiques que sont la transition ciblée et la croissance durable ». Parmi les mesures attendues cette année dans cet objectif : la livraison du premier remorqueur fonctionnant au méthanol, le methatug, et la mise en œuvre effective du NextGen District, le futur hotspot de l’économie circulaire au cœur du port. .
« L’Autorité portuaire d’Anvers veut réaffirmer son rôle de pionnier dans la transition vers la neutralité climatique en 2022, insiste Jacques Vandermeiren, CEO de l’Autorité portuaire d’Anvers . Grâce à des projets phares révolutionnaires tels que la coalition pour l’importation d’hydrogène et Antwerp@C/Kairos@C, pour le captage et le stockage de CO2, nous pouvons remplir ce rôle et accélérer la transition. En outre, la croissance durable de notre port reste une priorité absolue. Nous espérons donc que nous recevrons bientôt le permis de renouvellement du terminal Europa afin de pouvoir commencer les travaux. »
Annick De Ridder, Échevine du Port complète : « Le port du futur doit être celui qui comprend et approuve pleinement les ambitions climatiques et les objectifs environnementaux. À cette fin, l’année 2021 a vu de nombreuses mesures, principalement majeures, prises, toujours dans le cadre de collaborations fructueuses, même au-delà de nos frontières. Pour le port d’Anvers, 2021 a certainement aussi été l’année de la « sécurité intelligente ». L’innovation et la numérisation sont essentielles pour assurer la croissance durable de notre port à long terme. »
L’autre gros chantier est la fusion avec le port de Zeebruge. L’autorité belge de la concurrence vient de donner son feu vert, ouvrant la voie à la finalisation de cette opération. La date de lancement officielle du Port d’Anvers-Bruges est annoncée pour fin avril 2022.
« Le contexte actuel rend cette fusion d’autant plus pertinente, souligne Annick De Ridder dans le communiqué. L’ambition afférente à l’unification des ports ne se limite donc pas au nombre de tonnes et d’EVP. Ensemble, nous pourrons investir davantage dans la transition vers une économie pauvre en carbone et dans la numérisation de la chaîne logistique. Les ports de Zeebrugge et d’Anvers sont très complémentaires et, ensemble, nous pourrons davantage relever les défis externes. »