« Pour la quatrième année consécutive, on nous demande de serrer la vis : je vais devoir rendre 78 postes régaliens cette année ». Nicole Bricq, qui ne manque pas une occasion de répéter inlassablement les objectifs de ses réformes en cours, s’est adressé sans langue de bois aux chefs d’entreprises franciliens réunis le 3 octobre par le Medef Ile de France autour d’un petit déjeuner. Dans le cadre du projet de loi de finance pour 2014 (PLF 2014), les moyens de la ministre du Commerce extérieur sont rabotés.
Le ministère de l’Economie et des finances doit supprimer au total 2564 postes –sur un total de 13123 suppressions prévues dans les ministères-, dans le cadre du PLF 2014. Les administrations qui sont rattachées au ministère du Commerce extérieur prendront donc leur part. En l’occurrence, les 78 postes en moins seront gagnés dans le réseau à l’étranger des services économiques, qui relèvent de la DG Trésor. Joint par la Lettre confidentielle, le cabinet du ministre n’a pas apporté plus de précisions à l’heure où nous bouclons.
C’est sans aucun doute un facteur qui incite la ministre à rester ferme sur les orientations prises dans le cadre de ses réformes du dispositif d’accompagnement des entreprises à l’international, notamment côté rapprochement d’institutions et simplification.
Si celui entre Ubifrance et CCI International semble sur les rails (1), la fusion Ubifrance/Afii sera plus compliquée, y compris politiquement, Laurent Fabius y étant ouvertement hostile. Nicole Bricq le sait, mais évite soigneusement la polémique : « Ca ne va pas se faire du jour au lendemain, on a lancé une mission de préfiguration confiée à un inspecteur général des finances», a-t-elle indiqué, non s’en avoir rappelé les vertus du modèle suédois dont elle s’inspire (2). «Il doit rendre ses conclusions fin novembre ».
Enfin, troisième rapprochement délicat : celui entre Ubifrance et Sopexa, deux opérateurs historiques mais rivaux de haut vol de la promotion de l’agroalimentaire à l’export. Là encore, la ministre du Commerce extérieur semble ne pas vouloir dévier de sa ligne, précisant au passage « travailler de concert avec le ministre de l’Agriculture ». « Les codes de bonne conduite, ça ne marche pas, ils se font la guerre et se retrouvent sur les salons les plus rentables », a-t-elle déploré. Précisant que la question avait été au centre de sa rencontre avec Jean-René Buisson, le nouveau président de Sopexa (et ex. président de l’Ania), début octobre, elle s’est dit convaincue qu’une « simplification» est «possible».
C.G
(1) Relire dans la LC n° 70 : Jean-François Gendron (CCI International) : Nous sommes complètement dans la logique de france international »
(2) Relire dans la LC n° 69 : Fusion Ubifrance-AFII : des voix dissonantes sur le chemin de la préfiguration