Olivier Becht a choisi le dîner de gala annuel du réseau des Chambres de commerce et d’industries françaises à l’étranger, CCI France International, pour mettre fin à une partie du suspense concernant l’annonce du prochain plan export. Mais il faudra encore patienter pour les détails de la future feuille de route.
« Si tout va bien, la Première ministre et les membres de son gouvernement annonceront le plan export le 6 juillet » a dévoilé le ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, en charge du Commerce extérieur, de l’attractivité, et des Français de l’étranger, devant un parterre de 520 convives au Pavillon d’Armenonville, le 26 juin, réunis par CCI France International.
Mais, il n’en a pas dit plus sur la « feuille de route » attendue par tout cet écosystème du soutien au commerce extérieur depuis près de six mois, et dont l’annonce a été reportée plusieurs fois. Parlementaires, ambassadeurs, dirigeants d’entreprises, conseillers du commerce extérieurs, dirigeants de CCIFI et de CCI, cadres dirigeants des opérateurs Business France et Bpifrance, bref, tous les acteurs et partenaires de la Team France export sont restés sur leur faim.
Concernant le lieu et l’heure, c’est Elisabeth Borne qui décide : l’annonce pourrait être faite à l’occasion d’un déplacement de la Première ministre en région, depuis le site d’une entreprise, mais aucune confirmation officielle n’a pu être obtenue par le Moci.
« La clé du succès, c’est l’accompagnement »
Concernant le contenu de cette « nouvelle feuille de route », Olivier Becht a laissé poindre des orientations générales qu’il avait déjà évoquées publiquement à plusieurs reprises ces dernières semaines.
La stratégie de réindustrialisation du pays lancé par Emmanuel Macron, et dont le plan France 2030 va constituer le cadre pour les sept prochaines années, doit permettre de s’attaquer à long terme aux « deux tiers du déficit structurel » du commerce extérieur, a détaillé le ministre. Sur un total de -164 milliards d’euros (Md EUR) de déficit commercial enregistré l’an dernier, le montant de ce déficit structurel est évalué à –80 Md euros, soit la moitié, le reste étant lié à des chocs conjoncturels (flambée des prix de l’énergie, chute des exportations d’électricité liée à la maintenance des centrales nucléaires, dévaluation de l’euro par rapport au dollar).
Reste le dernier tiers : « la faiblesse de nos PME et ETI à l’export ». Redresser la situation « doit devenir une grande cause nationale », a martelé Olivier Becht. Alors que le nombre d’exportateurs a progressé en France ces dernières années pour passer de 125 000 à 145 000, « c’est encore trop peu » a rappelé le ministre, citant encore une fois les 250 000 exportateurs italiens ou les 350 000 de l’Allemagne. C’est le cap des 200 000 qu’il faut donc viser pour la France, ce sera « la feuille de route pour les six ou sept prochaines années ».
Et pour cela, il faudra convaincre les dirigeants d’entreprises que ne pas aller à l’international, « ça affaiblit l’entreprise », car face aux chocs extérieurs tels qu’on en a subi ces dernières années, dépendre d’un seul marché leur fait courir « un risque ». Il faut au contraire « diversifier ses risques ».
Entre les lignes, cela confirme donc encore une fois que le prochain plan export mettra l’accent sur les dispositifs d’accompagnement proposés aux entreprises, avec un lien plus fort et systématique entre les aides accordées dans le cadre des appels à projets de France 2030 et les dispositifs d’accompagnement à l’international qui seront proposés aux lauréats. « C’est la clé du succès, c’est l’accompagnement » a lancé Olivier Becht pour conclure, indiquant que « 94 % des entreprises accompagnées restent à l’export contre 40 % pour les non accompagnées ».
A suivre…
Christine Gilguy