Déjà implantée à Pékin, Shanghai, Moscou, Mumbai et Bruxelles, la CCI Paris Ile-de-France se dotera l’an prochain d’un nouveau bureau au sein de la Chambre de commerce France-Brésil à São Paulo.
« Le bureau sera dirigé par une personne, qui constituera un réseau de compétences autour d’elle. Française ou brésilienne, peu importe pourvu qu’elle soit francophone et lusophone », confie à la Lettre confidentielle Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI Paris Ile-de-France. Et de souligner que, pour lui, il s’agit avant tout d’un « pari
gagnant à long terme », mais que, dès maintenant, malgré les soubresauts actuels, « le volume d’affaires, le taux de croissance et l’approche de la coupe du monde de football » justifient que les sociétés françaises s’intéressent au Brésil.
Pour Antoine Gailly, l’ouverture de ce bureau illustre l’importance qu’il accorde à l’international. Loin d’être le parent pauvre, à côté de la formation, des grandes infrastructures ou de l’accompagnement sur place des entreprises franciliennes, l’international est fondamental. « Il irrigue pratiquement tous nos métiers », réagit-il à une question de la LC lui demandant si cette activité risquait de subir des coupes sombres si de trop fortes restrictions budgétaires lui étaient imposées dans le futur.
Et l’ancien président de l’Union des chambres françaises à l’étranger (Uccife) – qui en est toujours vice-président – de renchérir que les 25 écoles de formation gérées par la chambre ont signé « quelque 500 accords d’échanges avec des homologues à l’étranger», que la CCI Paris Ile-de-France a encore lancé des écoles à Alger, Beyrouth, Hô Chi Minh Ville, Saïgon, Pretoria et Le Cap « qui donnent des leaders d’affaires » et que Paris est devenue une capitale mondiale en matière de foires, salons et congrès internationaux, grâce à la Chambre.
Le réseau international de la CCI la plus puissante de France -la région capitale représente il est vrai entre 27 et 30 % du PIB du pays- est aussi, assurément, le plus étendu des chambres consulaires. Mais à l’instar de son président, sa direction internationale se défend de toute velléité de faire concurrence à qui que ce soit hors de son territoire. Concernant les bureaux à l’étranger « nous les avons développés à chaque fois qu’il y avait un déficit d’offre pour l’accompagnement individuel de nos PME, justifie Gilles Dabezies, directeur des actions et de la coopération internationales. Dans un passé récent, Ubifrance ne faisait pas d’accompagnement individuel, et dans certains pays, la CCIFE non plus, comme c’est le cas en Russie. Dans certains cas, nous estimons que ces structures sont déjà débordées comme à Shanghai ».
A Mumbai, comme ce sera le cas pour la futur bureau à São Paulo, la chambre a installé son bureau au sein de la Chambre française du pays. Mais le directeur de l’international de la CCI francilienne, à la tête d’un service qui compte près de 150 personnes, est demandeur d’offres alternatives : « Maintenant, ça m’intéresse de savoir comment Ubifrance va développer son offre d’accompagnement individuel, ce qu’elle va proposer ».
François Pargny
avec Christine Gilguy