La Banque mondiale (BM) et S&P Global Market Intelligence viennent de publier leur indice de performance des ports à conteneurs (The Container Port Performance Index, CPPI). Même si le temps moyen d’escale a très légèrement augmenté depuis 2021, leur situation s’améliore. L’étude souligne que des gains de temps pourraient être réalisés grâce à une meilleure optimisation.
Après trois années de pagaille liée à la crise sanitaire, la situation des ports en eau profonde continue de s’améliorer selon la dernière édition de l’indice de performance CPPI de la Banque mondiale. Cette étude de la performance portuaire, lancée au début de la pandémie de Covid-19, passe en revue 348 ports à conteneurs dans le monde et les classe en fonction du temps d’escale moyen d’un navire, de l’arrivée en rade jusqu’au départ du poste d’amarrage.
Les ports chinois toujours au top
Malgré les typhons et une année 2022 compliquée, c’est le port chinois de Yangshan (Shanghai) qui arrive en tête. Deux autres grands ports chinois (Ningbo et le port méridional de Guangzhou) se sont maintenus dans le top 10.
Le rapport souligne à nouveau cette année la bonne performance des installations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Trois ports sont au top 5 du classement régional, la deuxième revenant à Salalah (Oman), la troisième à Khalifa (Abou Dhabi) et la quatrième à Tanger Med (Maroc).
Les ports africains à la traîne
La situation s’est nettement améliorée en Amérique latine : le port de Carthagène (Colombie) ressort à la 5e place tandis que le port de Posorja, en Équateur, occupe le 19e rang du classement.
En Asie du Sud-Est, Tanjung Pelepas (Malaisie) se hisse au 6e rang tandis que Cai Mep (Vietnam) et Singapour pointent respectivement à la 12e et 18e places.
En Europe, c’est le port d’Algésiras (Espagne) qui arrive en tête, se classant à la 16e place, tandis qu’en Amérique du Nord, les deux ports les mieux classés sont Wilmington, en Caroline du Nord (44e), et Virginie (52e).
Enfin, en Afrique subsaharienne, où la durée excessive des cycles dechargement/déchargement, fait peser un risque constant de perturbation sur la chaîne logistique, le port de Berbera (Somaliland) arrive en tête, mais se classe 144e au niveau mondial.
« Il est indispensable d’accroître la performance des ports d’Afrique pour libérer la croissance et le développement du continent, a commenté Martin Humphreys, économiste principal spécialisé dans les transports à la Banque mondiale. Ces ports sont autant de points d’accès vitaux pour le commerce et les échanges ; leur efficacité contribue à la sécurité alimentaire et constitue également un facteur déterminant pour le plein épanouissement économique de l’Afrique. »
60 % du temps d’escale sont dédiés à des opérations de fret
Sur les 10 premiers ports classés, neuf ont maintenu ou amélioré leur position par rapport à 2021, l’exception étant le port de Hamad (Qatar). Des ports importants pour le commerce mondial comme Yokohama et Jeddah sont sortis du top 10 cette année. En revanche, le classement 2022 compte 14 entrants et plus de 110 ports ont amélioré leur classement tandis que 200 ont reculé.
Si la situation du fret maritime mondial s’améliore globalement, estime la Banque mondiale, la durée moyenne d’une escale a légèrement augmenté en 2022, passant de 36,3 heures à 36,8 heures.
Selon les calculs opérés par les auteurs de l’étude, 60 % du temps de présence sont dédiés aux opérations de fret à proprement parler, ce qui laisse entrevoir une importante marge de progression. A l’échelle mondiale, le gain moyen par escale pourrait être de trois heures en améliorant la planification, la préparation, la communication et la rationalisation des process.
Sophie Creusillet