Toutes les grandes économies de la planète cherchent à répondre à la crise mondiale par de grands plans de relance. La Chine ne fait pas exception. Et ce, pour au moins une bonne raison : alors que près de 30 % des ventes de l´industrie sont réalisés à l´extérieur, le moteur de l´exportation s´essouffle.
Les ventes à l´étranger ont ainsi perdu plus de 20 % pendant les deux premiers mois en glissement annuel. Dans une tribune parue dans le Washington Post du 6 mars, Robert Zoellick et Justin Yifu Lin, respectivement président et premier vice-président de la Banque mondiale, rappelaient « l´interdépendance économique » de ce grand pays asiatique avec les Etats-Unis.
La première puissance mondiale est « la principale destination des exportations chinoises, écrivaient-ils, et la Chine est le plus important investisseur étranger dans les titres de la dette publique aux Etats-Unis ». Aussi, en attendant un éventuel rebond de l´économie américaine, la Chine cherche à réactiver son marché intérieur.
Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, n´exclut pas de nouvelles mesures de « stimulation de l´économie ». Les dirigeants de la Banque mondiale pensent que Pékin pourrait favoriser le pouvoir d´achat des plus pauvres et la productivité des entreprises. Encore faut-il que les PME-PMI aient accès aux financements bancaires et que la libéralisation de l´économie et des échanges soit poursuivie.
En particulier, estiment Robert Zoellick et Justin Yifu Lin, « si elle n´augmente pas ses importations, la Chine court le risque de subir un ajustement qui se fera uniquement par le biais d´une brusque et difficile contraction de ses exportations ».
François Pargny