La France se met en ordre de bataille dans la perspective de la réforme de la politique agricole commune (PAC) en 2013. Les Assises de l´agriculture, débat franco-français, sont ainsi lancées et Paris s´apprête déjà à prendre la présidence de l´Union européenne (UE), le 1er juillet prochain. Cette préparation très en amont des grands rendez-vous européens montre à quel point la France est inquiète dans un contexte mondial caractérisé par la hausse ou l´instabilité des cours des matières premières.
Or, l´Institut national de la recherche agronomique (Inra) a prévu qu´il faudra doubler l´offre pour alimenter les 9 milliards d´habitants que comptera la planète en 2010. Les standards de consommation vont aussi évoluer, notamment dans le continent asiatique, et le secteur non alimentaire, enfin, se développer.
« Il faudra donc produire plus, alors qu´on n´est pas habitué. Nous sommes passés, de fait, d´un excédent structurel à un déficit de production », notait récemment Jean-Marie Aurand, directeur général des politiques économiques européenne et internationale au ministère de l´Agriculture et de la pêche, lors de la convention annuelle de l´Association de la transformation laitière française ou Atla (lire à ce sujet MOCI News n°36 du 6 décembre).
L´augmentation de l´offre étant, par ailleurs, limitée par différents facteurs (réduction des terres cultivables, en raison de l´urbanisation, des pénuries d´eau, etc.), « il faudra aussi produire mieux, ce qui signifie une qualité sanitaire irréprochable, une grande diversité de produits et un respect strict de notre environnement, comme vient de le montrer le Grenelle de l´environnement », rappelle Jean-Marie Aurand.
Michel Barnier, le ministre de l´Agriculture et de la pêche, à de nombreuses reprises a indiqué l´engagement de la France à faire respecter les normes sanitaires et sociales dans le cadre les négociations multilatérales engagées sous l´égide de l´Organisation mondiale du commerce (lire dans Le Moci n°1806 du 29 novembre, en page 9). « Il est inacceptable que nos industriels se plient à des mesures qui sécurisent la santé et que des pays tiers s´en affranchissent », martèle ainsi Claire Dadou-Willmann, secrétaire générale du Comité national interprofessionnel de l´économie laitière (Cniel).