En dépit des troubles politiques, le Pakistan demeure une destination attractive. Carrefour vient ainsi de trouver un terrain pour son enseigne à Karachi et surtout le groupe de distribution prévoit d´ouvrir son premier hypermarché à Lahore en septembre. Une première équipe de sept expatriés a ainsi été envoyée au Pakistan. Dans l´hôtellerie, Accor s´est engagé à ouvrir un Novotel à Lahore et le groupe pakistanais JS va inaugurer trois Ibis. Autre société française qui vient juste de remporter un contrat, BNP Paribas va financer la construction d´une centrale thermique (lire Moci News de cette semaine).
Avec une croissance économique de 7 % en 2006, le Pakistan demeure un des pays émergents les plus dynamiques d´Asie du Sud. Le ministre des Finances, Salman Shah, estime même que « le Pakistan peut atteindre 7,2 % de croissance annuelle en 2007-2008 », si les élections législatives du 18 février prochain se déroulent « dans une atmosphère paisible ». D´après diverses estimations, les destructions suite à l´assassinat de Benazir Bhutto ont coûté entre 300 millions et 1 milliard de dollars à l´économie nationale. « Toutefois, l´outil industriel n´a pas été touché à Karachi, la métropole économique », insiste Francis Widmer, conseiller commercial dans la capitale du Sind.
En revanche, les pénuries d´électricité commencent à perturber l´activité. L´Autorité nationale de développement de l´eau et de l´électricité (Wapda) est montrée du doigt. Dans la province du Penjab, la construction de la centrale thermique à cycle combiné de Chichoki Mylian, près de Lahore (500 MW), est confiée au consortium Alstom Suisse – Marubeni et au fonds d´investissement du Qatar. La province du Sind voudrait également se doter d´une unité semblable près de Karachi, à Port Qasim. Outre les grandes infrastructures, « une flopée de petits projets de centrales sont dans les cartons », précise Jean-Philippe Quercy, conseiller économique et commercial à Islamabad.
En décembre dernier, deux investissements majeurs ont également été décidés : la création d´un terminal à conteneurs à Karachi par le hongkongais Hutchinson pour un montant de 300 millions de dollars et la construction d´une raffinerie de pétrole d´une valeur de 500 millions de dollars, financée par l´émirat d´Abu Dhabi. Aujourd´hui, les investissements directs étrangers (IDE) viennent essentiellement des pays arabes et des Etats-Unis. Dans un pays où le risque d´attentats islamistes est toujours réel, le retour à la stabilité politique après le scrutin du 18 février est essentiel. Notamment pour maintenir la confiance des investisseurs internationaux. Chaque année, le Pakistan reçoit une belle moisson d´IDE, de l´ordre 10 milliards de dollars.