Les 40 ministres du Commerce, réunis depuis le 21 juillet au siège de l´Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève, ne parviennent décidemment pas à s´entendre, au grand dam de Pascal Lamy.
Le directeur général de l´institution espérait aboutir, lors de ce rassemblement hors du commun, à des accords permettant d´accélérer la libéralisation du commerce international. Cependant, ces quatre jours de négociations n´ont permis aucune avancée. « Les progrès demeurent péniblement lents » a déploré Pascal Lamy ce 25 juillet.
D´innombrables divergences sont à l´origine de ce blocage. Les intérêts du Nord et ceux du Sud semblent inconciliables. En effet, les pays industrialisés exigent que les puissances émergentes réduisent leurs tarifs douaniers sur les produits industriels mais celles-ci ne veulent rien concéder tant que les pays industrialisés n´ont pas diminué, de façon significative, leurs subventions agricoles. En outre, des frictions émergent au sein de chaque camp. Ainsi, Nicolas Sarkozy a dénoncé les propositions du commissaire européen chargé du commerce, Peter Mandelson. Ce dernier, mandaté pour représenter l´UE, avait offert lundi de baisser de 60% les droits de douanes sur les importations agricoles. Cette concession a semble-t-il déplu au président français qui a déclaré jeudi « Cet accord qui est sur la table (à l’OMC), s’il n’est pas modifié, la France ne le signera pas ».
Pour tenter de sortir de l´impasse, Pascal Lamy a décidé de prolonger la semaine prochaine les discussions (alors qu´elles devaient s´achever samedi). Cependant, dans ce contexte tendu, il paraît de plus en plus improbable que cette session de négociations, censée clore le cycle de Doha (entamé en 2001), soit un succès.