« Les entreprises ont besoin de se doter de nouvelles connaissances linguistiques pour conquérir les marchés des nouveaux pays émergents. »
Le commissaire européen au multilinguisme, Leonard Orban, a profité de la tribune consacrée à la thématique « Multilinguisme et compétitivité » lors du salon Expolangues, à Paris, le 14 janvier, pour enfoncer le clou. Il a notamment rappelé que des opportunités commerciales sont restées inexploitées par l´Europe pour cause de déficit en compétences linguistiques.
Un déficit dont Systran, leader mondial des logiciels de traduction, confirme la persistance en France, d´après les résultats d´une enquête, menée pour son compte par l´Ifop, publiés sous le titre Les cadres français malades du multilinguisme dans l´entreprise.
On y apprend que 63 % des cadres traduisent eux-mêmes leurs documents. L´enquête menée auprès de 802 cadres d´entreprises privées de plus de 50 salariés révèle également que 49 % d´entre eux se disent mal à l´aise lorsqu´ils sont confrontés à une langue étrangère dans leur activité professionnelle. Ils sont 60 % à estimer que le niveau de maîtrise des langues étrangères dans leur entreprise est mauvais. Enfin, 75 % des cadres pratiquent une langue étrangère apprise à 89 % à l´école.
La grande majorité des cadres (83 %) ont une expérience de la traduction automatique limitée aux portails de traduction gratuits sur Internet ; 9 % seulement disposent d´un service de traduction sur l´intranet de l´entreprise. Enfin, 9 % seulement sont équipés d´un logiciel de traduction sur leur poste de travail. Pourtant, l´enquête de l´Ifop montre que les deux tiers d´entre eux déclarent devoir utiliser dans leur entreprise des outils (logiciels, manuels, appareils, sites Internet) dans une autre langue que le français et qu´ils sont 73 % à devoir rédiger des documents en langue étrangère (e-mails : 65 % ; documentations : 37 % ; courriers : 34 % ; procédures : 25 %).
Invité à témoigner à Expolangues sur son expérience à la direction des ressources humaines de l´Oréal, Jaime Fernandez de la Vega a confirmé : « Les langues ne sont pas un “plus” dans le CV, elles sont un véritable outil. » .
Bulats lance son test d´évaluation en ligne
Cambridge Esol, le département de certification linguistique de l´université de Cambridge, a lancé la version en ligne de son test d´évaluation multilingue Bulats (contraction de Business Language Testing Service) Online lors du salon Expolangues qui s´est tenu à Paris du 14 au 17 janvier. Le test sert aux recruteurs pour évaluer les compétences linguistiques de leurs futures recrues. Selon Anthony Harvey, responsable des tests et examens France et Benelux de Cambridge Esol, la force de Bulats est de se décliner en quatre langues, allemand, espagnol, anglais et français.
Et aussi, insiste-t-il, « de tester toutes les compétences écrites, parlées et professionnelles comme de rédiger un e-mail ou de répondre au téléphone ». Par le passé, Cambridge Esol a pâti de son image universitaire auprès des entreprises. Mais, aujourd´hui, elle conquiert cette clientèle en s´appuyant sur l´expertise des 17 500 examinateurs qu´elle a formés dans le monde – plus de 2 millions de certifications délivrées en 2008 dans 135 pays. Une stratégie confirmée par une croissance de31 % en 2008.
Sylvette Figari