Avec 55 % de leurs ventes hors des frontières, les Producteurs de Plaimont ont déjà une longue expérience de l’international. Ils ambitionnent de porter leur chiffre d’affaires à l’export à 65 % à l’horizon 2015, depuis l’arrivée de Laurent Fortin à la tête de leur organisation à l’automne dernier.
Dans ce petit coin du Gers, les 1 100 vignerons regroupés produisent les appellations gascogne, saint-mont, madiran ou encore pacherenc… Le nouveau patron des producteurs Plaimont a le profil tout indiqué pour booster l’export, après cinq ans passés en Asie pour le compte du groupe Pernod-Ricard, puis aux États-Unis où il a dirigé sa propre société d’import-export.
Réorganisation du service export, mise en place de nouveaux partenariats en Asie et développement de la traçabilité (voir ci-dessous) sont les différents leviers mis en œuvre. « Nous axons clairement la croissance du groupe Plaimont sur l’export, en particulier pour nos produits valorisés, explique-t-il, sachant que nous y consacrons un budget de 4 millions d’euros. Pour cela, nous avons totalement réorganisé le service qui compte désormais douze personnes affectées à différents pôles correspondant à des zones géographiques. »
Les vins de Plaimont, déjà très présents sur le proche export, notamment aux Pays-Bas, Angleterre et en Allemagne, où ils possèdent leur propre maison d’importation, mettent donc l’accent sur les États-Unis et l’Asie.
Aux États-Unis, cinquième pays producteur de vin, mais qui ne représente que 19 % de la consommation mondiale, les possibilités sont énormes, « mais le marché est aussi hyperconcurrentiel et pas nécessairement très sain, nuance Laurent Fortin. C’est pourquoi nous privilégions des circuits de distribution très courts ». Les Producteurs de Plaimont fonctionnent d’une part avec une maison d’importation qui leur permet de vendre auprès des grandes surfaces, d’autre part avec des distributeurs pour écouler leurs appellations haut de gamme.
Le Brésil ou encore la Chine sont des destinations de prédilection pour les Producteurs de Plaimont, grâce à un pôle Asie déjà très structuré (avec une personne rattachée au siège gersois et qui voyage, un em-ployé en Chine et un agent à Taïwan). Dans l’empire du Milieu, les Gersois ont prévu de vendre 1 million de bouteilles cette année, mais ils misent surtout sur un dispositif qui devrait leur permettre de tripler ce chiffre dans les 18 mois. « Nous sommes en train de monter une joint-venture en Chine pour faire de l’embouteillage en zone franche. Le pays a des accords de réexportation vers les autres pays asiatiques, comme la Corée du Sud : c’est, pour nous, un moyen efficace de réduire les coûts, » décrit-il.
Béatrice Girard, à Toulouse
Geowine : une étiquette intelligente
Pour faire connaître ses appellations haut de gamme comme le Château de Savazan ou le Monastère de Saint Mont, les producteurs de Plaimont misent aussi sur les nouvelles technologies. Avec l’appui d’une école d’ingénieurs, ils ont mis au point un système de traçabilité par « code à bulle » qui permet de tracer le vin de la bouteille jusqu’à la parcelle. Ce système, baptisé Geowine, fonctionne sur les smartphones, grâce à une application spécifique qui permet au consommateur de découvrir l’histoire du vin, sa vinification et même la photo du producteur et la parcelle via Google Earth. « C’est un système d’étiquette intelligente qui s’intègre complètement dans notre stratégie export. Aux États-Unis, cela donne de la visibilité à nos produits et informe le consommateur. En Chine c’est un excellent moyen de nous protéger de la contrefaçon », raconte Laurent Fortin.
B. G.