Sous peu, les candidats à un MBA (Master of business administration) devront montrer patte blanche et se soumettre à l´identification biométrique lors du GMAT (Graduate management admission test). Ce test de forme QCM et administré en anglais est commercialisé par l’association américaine Graduate Management Admission Council (GMAC).Il permet d´attester du niveau de candidat, quel que soit son diplôme d´origine, et de fait conditionne l´entrée aux programmes MBA à travers le monde, GMAC disposant d´un réseau de plus de 450 centres de tests dans 110 pays. Coût pour le candidat : 250 dollars.
En France, c´est la première fois que
la Commission française chargée de la protection des données informatiques (CNIL) autorise un organisme privé à faire passer un test biométrique. Jusqu´à ce jour, elle s´était fermement opposée à la prise d´empreintes digitales. Mais le GMAC, qui s´est empressé d´annoncer la bonne nouvelle le 10 juillet, a finalement décroché l´autorisation de la Commission grâce à son nouveau dispositif PalmSecure qui utilise la reconnaissance par infra rouges des veines de la main et non plus les empreintes digitales.
La CNIL, dans un communiqué publié le 15 juillet, motive son revirement par « la nature du système biométrique choisi qui offre des garanties de sécurité plus importantes » pour lutter contre la fraude à un « concours mondial » qui « permet aux meilleurs candidats d´intégrer des grandes écoles de commerce telles HEC, l´ESSEC en France, ou Harvard aux Etats-Unis ».
Mais bien que la CNIL se défende d´autoriser les tests biométriques pour d´autres examens nationaux, elle a ouvert la boîte de Pandore. Certes constate Stéphane Bourcieu, directeur général du groupe ESC Dijon Bourgogne, la lutte contre les faux candidats – qui parlent très bien anglais en entretien téléphonique et plus du tout après – est un souci constant des écoles, néanmoins ajoute t-il, « le meilleur contrôle est d´avoir le candidat en face. »
La technologie PalmSecure est déjà autorisée au Portugal, comme l´a fait valoir GMAC, et une demande d´agrément va être présentée prochainement dans d’autres pays européens, avec l’objectif d’imposer son utilisation dans tous les centres d’examen d’ici à la fin de l’année.
Sylvette Figari