L’agence de notation financière Standard & Poor’s a attribué le 3 avril la note à long terme BBB- assortie d’une perspective négative à l’Office chérifien des phosphates (OCP), principal exportateur mondial de phosphate brut, d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés. C’est la première fois que l’agence de notation note une entreprise au Maroc et au Maghreb. L’OCP qui est détenue à presque 95 % par l’État marocain, est également la première entreprise notée en catégorie investissement en Afrique (hors Afrique du Sud).
L’OCP posséderait plus de 75 % des réserves mondiales de phosphate, de quoi lui assurer des siècles de production. De plus, ses coûts de production et de transport jusqu’aux ports marocains où se situent la majorité de ses sites de production, sont très bas, ce qui lui permet de réaliser des bénéfices.
L’agence de notation américaine a par ailleurs identifié une tendance de la demande favorable sur le long terme, soutenue par la hausse de l’utilisation d’engrais dans les pays en développement et par une population mondiale croissante.
En plus de bénéficier d’un quasi monopole étatique sur l’ensemble des réserves en phosphate du Maroc, l’OCP ne paye pas de royalties ni de taxes à l’exportation. Cependant, malgré ces facilités fiscales, Standard & Poor’s relève que des fragilités demeurent à court terme dans cette industrie fortement sujette à des fluctuations cycliques. La fluctuation des bénéfices pèse ainsi dans la trésorerie de l’Office dont les rendements dépendent des prix de marché.
La notation et la perspective négative attribuées à l’Office, entreprise publique, reflète la notation de l’agence sur le Maroc. En effet, selon Standard & Poor’s, l’OCP ne peut pas être mieux noté que l’Etat souverain lui-même.
V. A.