Elles sont six, petites car méconnues, difficiles à trouver
car souvent en dehors des radars des exportateurs… et elles valent de l’or. Tel
est en tout cas le point de vue d’Ubifrance qui présentait le 23 octobre les
opportunités de ces « pépites à l’export ». Tour d’horizon.
Angola
A partir de 2002, après 27 ans de guerre, l’ancienne colonie portugaise a
pu redresser son économie grâce aux hydrocarbures dont son sol regorge. Avec une
prévision de croissance de 9,7 % pour cette année, l’Angola figure parmi les
économies les plus dynamiques du continent. L’or noir compose la quasi-totalité
des exportations et contribuerait à 42 % du PIB, selon les statistiques
officielles. Si 85 % des investissements directs étrangers engagés dans le pays
concernent le secteur pétrolier, les priorités du gouvernement en matière d’investissements
publics laissent augurer l’ouverture de nouveaux marchés pour les entreprises
étrangères : la gestion de l’eau (le pays dispose d’un des plus importants
réseaux hydrographiques d’Afrique), l’électricité (les coupures sont
fréquentes), le transport et les routes.
Brunei
Surtout connu pour son sultan, le monarque le plus riche du
monde, ce petit Etat a connu un développement supersonique depuis le début des
années 1980 et le début de l’exploitation pétrolière. Le PIB par habitant (50 000
dollars en parité de pouvoir d’achat) le classe au septième rang mondial selon
la Banque mondiale et les infrastructures sont quasi démesurées (le port en
sous-capacité et seulement 20 % de la bande passante Internet sont utilisés). Spie,
Technip, Total ou encore Schlumberger sont présents, mais il pourrait bientôt y
avoir des places à prendre pour de plus petites entreprises. « Shell est
en train de revoir son réseau de fournisseurs qui contient entre 400 et 500
entreprises », confie Frédéric Rossi, directeur du bureau Ubifrance de
Singapour. A l’instar de la cité Etat, Brunei dispose d’une position
géographique idéale, en plein centre de la zone Asean
Islande
L’Islande, vraiment ? Ce petit pays frappé de plein
fouet par la crise financière de 2008 ? « L’Islande a pris des mesures draconiennes après la faillite des
ses trois principales banques en octobre 2008. Elle a, entre autres, réduit de
20 % ses dépenses publiques, a augmenté les impôts, dont la TVA, qui atteint
désormais 25,5 %, résume Marc Bouteiller, ambassadeur de France en Islande.
Aujourd’hui le pays a déjà remboursé sa
dette et les économistes tablent sur une croissance de 3 % par an à compter de
2013 ». Signe de la reprise de l’économie islandaise, le commerce
extérieur a regagné en vigueur. Les importations françaises ont bondi de 40 %
sur les neuf premiers mois de l’année 2012 en glissement annuel. « Nous avons une bonne image dans les
biens de consommation, l’automobile et les équipements », explique
Marc Bouteiller. Mais les entreprises hexagonales ont également des cartes à
jouer dans des secteurs en plein essor comme les TIC, les data centers, le
cloud computing et le travail du silicium.
Koweït
« C’est
maintenant qu’il faut venir même si le ticket d’entrée est difficile à obtenir »,
assène Michel Boivin, qui dirige le service économique de l’ambassade de France
au Koweït. Pays riche en pétrole (90 % de l’économie), ouvert aux investisseurs
étrangers, friand de consommation (le PIB par habitant atteint 46 000 dollars
annuels), « le Koweït est
complètement oublié car il communique très peu et fait tout très discrètement »,
regrette Michel Boivin. Ce qui n’empêche pas les produits français d’y trouver
leur place : les articles de luxe bien sûr, mais aussi les cosmétiques et
l’agroalimentaire (+ 11 % en un an). Seule démocratie parlementaire de la
région, le Koweït bénéficie d’une tradition de dialogue appréciée dans le monde
des affaires, mais son instabilité politique peut faire hésiter. Si le ticket d’entrée
est aussi cher c’est que la prise de contact peut prendre beaucoup de temps. « La
carapace est dure à briser et il faut essayer de ne pas perdre trop d’argent
pendant cette période de drague, mais une fois la confiance instaurée les
Koweïtiens se montrent très généreux et patients », estime Lionel Lehva,
directeur général de Total Koweït.
Mongolie
La Mongolie, pays de steppes coincé entre la Chine et la
Russie, a remporté le titre de champion du monde de la croissance en 2011 avec
une hausse de 18 % de son PIB, un chiffre qui sera à la baisse cette année du
fait du ralentissement du voisin chinois qui représente 80 % de ses échanges
commerciaux. En 2003-2004, le pays a amorcé un tournant en développant à marche
forcée l’industrie minière « La
Mongolie manque d’infrastructures, mais l’argent des mines commence à entrer
dans les caisses de l’Etat et les projets se multiplient », souligne
Sébastien Marneur, P-dg d’Eurofeu qui sera bientôt la première société
étrangère cotée à la bourse d’Oulan Bator. « Je suis arrivé en 1998, par
avion et par hasard, se souvient l’homme d’affaires. Aujourd’hui je dirige une
quinzaine de sociétés, 1400 employés et nous faisons un chiffre d’affaires de
150 millions d’euros par an. C’est un pays ouvert, très accueillant avec les
étrangers, mais dont la distribution est gérée par 5 ou 6 conglomérats qui réunissent
en général une banque, un assureur, une école, un supermarché, une agence de
tourisme et une entreprise de BTP ». Sébastien Marneur n’en démord pas :
« La Mongolie va connaître un
développement du type Emirats arabes unis et c’est maintenant qu’il faut venir ».
Nouvelle-Zélande
Le pays des kiwis, futur tremplin vers la Chine ? C’est
ce qui pourrait bien se produire dans les années à venir selon Francis Etienne,
ambassadeur de France en Nouvelle-Zélande : « En 2009, la Chine est
devenu le troisième partenaire commercial et est en train de dépasser l’Australie.
Par ailleurs, la communauté chinoise représente 10 % de la population ».
Surtout la Nouvelle Zélande et la Chine ont signé en 2009 un accord de
libre-échange qui facilité grandement les échanges. Mais pour l’heure, le grand
chantier de ce pays est la reconstruction de Christ Church, totalement détruite
par un tremblement de terre. « Il y
a notamment beaucoup à faire dans le désamiantage de cette ville qui doit être
reconstruite au même endroit »,
souligne Bruno Tessier qui dirige le bureau Ubifrance pour l’Australie et la
Nouvelle-Zélande. Les Néo-zélandais sont
par ailleurs très friands de biens de consommation français (produits gourmets,
cosmétiques naturels…).
Sophie Creusillet
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