Après avoir gagné, en 2007, 5,6 milliards de dollars, les compagnies aériennes vont perdre, en cumulé, 5,2 milliards en 2008 et 4,1 milliards en 2009, d´après l´IATA (Association internationale du transport aérien).
L´organisation, qui a publié ces prévisions le 3 septembre, estime que l´essentiel de ces déficits seront dus aux compagnies nord-américaines. Au premier semestre, leurs comptes affichaient déjà une perte de 2,5 milliards de dollars. De leur côté, les transporteurs européens devraient se maintenir dans le vert de justesse. Leurs bénéfices devraient atteindre 300 millions de dollar en 2008 et être nul en 2009.
La baisse des cours du pétrole ne devrait avoir qu´un impact modéré sur les finances des transporteurs. Même si le baril d´or noir a perdu 30 dollars depuis son pic à 147 dollars en juillet, il reste tout de même 55% plus cher par rapport au cours moyen de 2007, souligne l´IATA. Selon l´association basée à Montréal, les dépenses de carburant représenteront, en 2008, 36% des coûts d´exploitation des compagnies et 40%, en 2009, contre 14% en 2000.
Des passagers très attentifs aux prix
En outre, les voyageurs commencent à protester contre les mesures engagées par les compagnies pour compenser le renchérissement du pétrole. En France, deux associations de consommateurs – CLCV (Consommation logement et cadre de vie) et l´UFC- Que choisir – ont demandé, début septembre, à Air France KLM de réduire ses surcharges carburants (hausse du prix des billets justifiée par l´augmentation du coût du kérosène).
La compagnie franco-néerlandaise a donc concédé de modestes rabais : réduction de 21 à 19 euros de la surcharge pour les vols en France, de 35 à 31 euros de celle pour les moyen-courriers, de 121 à 111 euros de celle pour les long-courriers et de 135 à 121 euros de celle pour les très long-courriers. Aux Etats-Unis, face à la grogne de ses clients, United Airlines a renoncé à son projet (dévoilé en août) de facturer les repas des classes économiques sur les vols transatlantiques. Ces deux compagnies ont préféré ne pas froisser leurs passagers.
Sans doute parce qu´avec le ralentissement économique, ceux-ci sont de plus en plus sensibles au prix et ont tendance à moins voyager. Ainsi, l´IATA prévoit une augmentation de seulement 2,8% du trafic aérien en 2008 (après une progression de 5,3% en 2007). L´association s´attend même à ce que le trafic recule aux Etats-Unis.
Pour prolonger : Relire Air France KLM se déclare prêt à participer à la nouvelle Alitalia et notre dossier Eté 2008 : l´aérien et l´aéronautique sous haute pression
Marine Aubonnet