Selon les chiffres donnés par la gendarmerie, la France a enregistré 609 vols de fret depuis le début de l´année et 1630 vols de fret avaient été signalés l´an passé. Il s´agit le plus souvent de remorques, de conteneurs de palettes de produits à forte valeur, qu´il s´agisse de téléphonie, d´écrans plats, de tabac ou de parfums. Ces produits, le plus souvent fabriqués hors de France, voire hors de l´Union européenne, sont dérobés à l´occasion de leur stockage ou de leur transport.
Lors du débat organisé mi-octobre par la société Téléroute sur le vol de fret, le lieutenant-colonel José-Manuel Montull, de l´Office central contre la délinquance itinérante, s´inquiète de la montée de la délinquance touchant les marchandises (conteneurs, palettes..), indiquant que « 20 % des vols visent maintenant les entrepôts avec des organisations criminelles très bien informées qui déploient des effectifs impressionnants : une vingtaine d´hommes pour dévaliser un site ».
Les 80 % restants concernent les vols de camions le plus souvent à l´arrêt sur des aires de parking. José-Manuel Montull précise que « 25 % des vols de fret commis sur le territoire sont le fait d´organisations criminelles internationales, organisées à l´échelon européen, parfois basées dans des pays est-européens (Roumanie, Moldavie) et pouvant opérer pour des commanditaires britanniques ou espagnols ».
Pour les vols de métaux comme le cuivre, les commanditaires sont souvent des « Chinois, qui le rapatrient dans leur pays sous forme de déchets », observe Patrice Bouvet, consultant auprès des assurances, qui poursuit : « Le problème, c´est le recours croissant aux intérimaires dans les entreprises et les organisations criminelles trouvent leurs renseignements en infiltrant les entreprises, grâce à ces travailleurs intérimaires ».
Gilles Naudy