Lors de la présentation le 24 mars de ses résultats 2010, devant les analystes financiers, Francis Lemor, patron du leader européen de la logistique du froid a brossé de cette façon le tableau : « l´environnement économique est peu lisible. Nous avons assisté depuis quelques mois à une hausse sensible des prix des matières premières et de l´énergie, qui vont continuer d´amputer le pouvoir d´achat des ménages.
Les évènements du Japon et du monde arabe ont des conséquences plus ou moins directes sur les sites de production et les importations (automobile, produits de la mer). Le seul élément favorable serait que les taux d´intérêt restent bas. Ce qui nous semble justifié, tant d´un point de vue éthique que pratique. L´inflation reste très mesurée en Europe, il n´y a pas de surchauffe. Je ne ferais pas de prévisions, mais je me permets de citer Chateaubriand – »il n´est pas besoin d´aimer le monde qui vient pour le voir venir »-. En conséquence, nous nous y préparons, que cela plaise ou non. Certains de nos investissements en Europe seront d´ailleurs différés ».
Pour autant le groupe Stef-TFE, se porte plutôt bien, comme en atteste l´annonce d´une marge opérationnelle de 3,7 % du chiffre d´affaires en 2010 : soit un profit d´exploitation de 80,6 millions d´euros (+3,7% par rapport à 2009) pour 2 milliards de chiffre d´affaires (dont 386 millions à l´international). Mieux, depuis le début de l´année, le logisticien du froid a récolté une moisson de grands contrats, avec Carrefour, Servair, Sodial, Unilevers, Lidl, mais aussi Danone (en Italie). Un autre contrat est en cours de signature en Espagne.
A une analyste financière de la société Gilbert Dupont, qui lui demandait s´il allait pouvoir bientôt renouer avec une croissance à deux chiffres, Francis Lemor a formulé cette réponse pleine d´humour : « oui, mais une croissance à deux chiffres romains ! »
Gilles Naudy