Malgré une conjoncture difficile, l’e-commerce transfrontalier, qui s’est fortement développé depuis le début de la crise sanitaire, permet aux entreprises tricolores de continuer à conquérir de nouveaux marchés. Les trois-quarts des commerçants en ligne anticipent une progression de leurs ventes à l’international au cours des deux prochaines années, selon le dernier rapport de la Fevad.
Signe de l’importance croissante des activités transfrontalières des sites de commerce en ligne, le traditionnel rapport de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance comporte cette année une partie consacrée à l’international. Il en ressort que 62 % des e-commerçants français sont désormais présents à l’export. Cette tendance a bien évidemment bénéficié des différentes restrictions de déplacement depuis le début de la crise sanitaire.
Le baromètre qui accompagne cette étude, réalisé en mars dernier auprès des entreprises membres de la Fevad montre que la Belgique arrive en tête des destinations. 86 % des e-commerçants transfrontaliers exportent en effet outre-Quiévrain, 68 % en Espagne, 65 % en Allemagne, 61 % en Italie et 49 % dans les autres pays d’Europe du Nord. Avantage de ce canal de distribution : il permet de se projeter sur un grand nombre de marchés à moindres frais. Un tiers des sites qui vendent à l’international sont ainsi actifs dans plus de dix pays.
Légère baisse des ventes sur les marchés européens
Alors que la conjoncture économique reste incertaine sur fond d’inflation toujours forte et de tensions géopolitiques, les e-commerçants interrogés dans le cadre de cette étude se montrent optimistes sur leurs activités, en particulier à l’export qui constitue un important levier de croissance. 76 % des sites prévoient ainsi une augmentation de la part des ventes réalisées en dehors des frontières de l’Hexagone sur les deux prochaines années. Cette part d’international devrait en moyenne bondir de 49 %. En 2022, le nombre d’e-acheteurs en Europe a progressé d’un point par rapport à 2021 et représente désormais 75 % des internautes du Vieux Continent.
En revanche, le montant des ventes s’est contracté de 5 % sur la même période sur six marchés leaders en Europe (Allemagne, Espagne, France, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni). Cette contre-performance s’explique, selon la Fevad, par une décrue post-Covid apparue au premier semestre 2022 avec la réouverture des magasins physiques. Ceci étant, les ventes restent supérieures de 9 % à celles de 2020, années où elles avaient déjà fortement progressé en raison de la pandémie de Covid-19. Tous pays confondus, le chiffres d’affaires de l’e-commerce européen BtoC a atteint 797 milliards d’euros en 2022 enregistrant une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente.
Encore très concentrées sur les marchés de l’Union européenne, les exportations des e-commerçants tricolores pourraient gagner à s’orienter vers le grand export. Ainsi le chiffre d’affaires de l’e-commerce chinois a progressé en 2022 de 25 % en Chine, à 1512 milliards de dollars et 8,5 % aux Etats-Unis, à 1040 milliards de dollars.
Sophie Creusillet