A l´occasion de son VIe Sommet avec l´Amérique latine et les Caraïbes (ALC), à Madrid, du 16 au 19 mai, l´Union européenne (UE) a clairement affiché sa volonté de poursuivre sa conquête de l´Amérique latine. Après deux accords d´association entrés en vigueur avec le Mexique en octobre 2000 et avec le Chili en février 2003, l´UE vient de conclure des accords bilatéraux avec deux pays de la Communauté andine, Colombie et Pérou, et un accord multilatéral avec l´Amérique centrale (*).
Certainement aussi importante est la reprise des discussions avec le Mercosur (**), qui étaient bloquées depuis 2004. Avant le Sommet UE-ALC, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et européennes avait averti que « l´Union européenne ne peut mener des négociations qui risquent de remettre en cause l´agriculture française et européenne ».
Toutefois, à Madrid, Union européenne et Mercosur ont décidé « de relancer dès la première semaine de juillet les négociations », selon le site latinreporters.com, qui note aussi que « l´Union européenne a désormais des accords commerciaux ou de partenariat, en vigueur ou en négociation, avec tous les pays d´Amérique latine, à l´exception du Venezuela, de Cuba, de la Bolivie et de l´Equateur ». Ces deux derniers pays, membres de la Communauté andine avec la Colombie et le Pérou, mais peu ou prou opposés à la philosophie de l´économie de marché, n´ont pas signé avec l´UE. Toutefois, la porte ne leur est pas fermée, indiquait-on à Bruxelles après le Sommet. Quant au Venezuela, cette nation est en voie d´intégrer le Mercosur.
On peut comprendre l´intérêt des Européens pour l´Amérique latine, qui connaîtra une croissance économique de 4% cette année, d´après le FMI. L´UE a dû ainsi consentir des concessions dans l´agriculture, tant avec l´Amérique centrale qu´avec la Colombie et le Pérou.
François Pargny
(*) Amérique centrale : Costa Rica, Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama.
(**) Mercosur : Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay