L´Europe de l´éducation resserre les rangs pour développer sa coopération avec l´Afrique.
En effet, la mobilité des étudiants africains préoccupe l´Europe face à l´ogre chinois. La Chine, explique Brigitte Fournier, directrice de l´agence de communication Noir sur Blanc, dans son blog consacré à l´enseignement supérieur, veut capter au maximum la mobilité internationale des étudiants.
L´Association européenne de l´université (EUA) a donc lancé un livre blanc sur la « Coopération universitaire pour le développement entre l´Afrique et l´Europe : relever les défis régionaux et globaux ». Ce document souligne l´importance de la coopération pour améliorer la qualité de l´enseignement supérieur. Il évalue l´avancement de la coopération financée par le programme Erasmus Mundus et l´Union européenne et qui réunit des partenaires tels que l´Association européenne de l´université (EUA), l´Association des universités africaines, Flemish InterUniversity Council for Development Cooperation (VLIR-UOS), le Conseil norvégien des institutions de l´enseignement supérieur, le European Access Network et l´Union des étudiants européens.
Le postulat de départ est que, pour soutenir la croissance et l´emploi, les pays africains doivent pouvoir compter sur un enseignement supérieur de qualité. Laquelle passe par la mobilité académique, mais une mobilité dont il faudrait inverser le sens pour réduire la fuite des cerveaux de pays africains. Cette fuite de la matière grise s´effectue vers les pays de l´OCDE, mais également à l´intérieur même du continent. L´Afrique du Sud a ainsi capté en 2008 plus d´un étudiant africain en mobilité sur 6 (soit près de 30 % d´augmentation en cinq ans) et le Maroc un sur 52 mais avec une progression de 83,3 %. Pour obtenir des résultats, souligne le rapport, l´incitation – favoriser la recherche, de meilleures perspectives de carrière, etc. – a plus de chances d´aboutir que des restrictions à la mobilité des étudiants.
Sylvette Figari