La Corée du Sud vient de mettre fin à l’embargo sur la viande bovine européenne, imposé en 2001 aux pays de l’Union européenne (UE) en réaction à l’épizootie d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou « maladie de la vache folle ».
Mais à ce stade, seuls le Danemark et les Pays-Bas, deux pays qui ne sont pas de gros producteurs de bœufs, seront autorisés à reprendre les exportations vers ce marché asiatique, a indiqué la Commission européenne dans un communiqué daté du 27 septembre. Une restriction qui ne devrait être « que temporaire », a indiqué l’exécutif européen qui poursuit les négociations avec Séoul afin de garantir les mêmes droits aux autres pays du bloc.
Les demandes « en suspens » seront traitées
« Après confirmation de l’accès des opérateurs danois et néerlandais, j’espère que les opérateurs d’autres États membres de l’UE seront autorisés sous peu à exporter vers ce marché important et estimable. L’accès à d’autres États membres de l’UE restera une priorité pour la Commission européenne dans le cadre des relations bilatérales avec la Corée du Sud », a déclaré Phil Hogan, le commissaire en charge de l’Agriculture sortant.
Selon l’un de ses proches collaborateurs, Séoul se serait engagé, lors d’une réunion début septembre, à traiter les demandes en suspens « en temps voulu ». Un traitement différencié qui représente toutefois une victoire nette pour l’UE. « Il s’agit là d’une évolution très positive et d’une déclaration importante de confiance des autorités sud-coréennes en ce qui concerne la sécurité et la qualité de la viande bovine européenne », s’est félicité le commissaire irlandais qui reprendra, le 1er novembre, le portefeuille du Commerce dans la Commission Von Der Leyen.
Même satisfecit pour son homologue chargé de la Santé et de la sécurité alimentaire. « C’est là un autre signe que les partenaires commerciaux reconnaissent que la lutte contre l’ESB a été gagnée et que la qualité de la viande bovine et des produits à base de viande bovine de l’UE est reconnue dans le monde entier », a renchéri Vytenis Andriukaitis.
Quant à Cecilia Malmström, l’actuelle commissaire au Commerce, elle a insisté sur les efforts menés par la Commission au profit du secteur agricole. « Le commerce ne consiste pas simplement à négocier des accords commerciaux. Après de nombreuses années de travail acharné, cette annonce signifie que les agriculteurs néerlandais et danois acquièrent un nouveau marché pour vendre leur viande bovine », a commenté la libérale suédoise, souvent accusée, par les représentants du monde agricole, de sacrifier le secteur sur l’autel du libre-échange.
Les relations commerciales entre l’UE et la Corée du Sud sont régies par l’accord de libre-échange en vigueur depuis 2011. Un traité qui aurait, selon Bruxelles, permis de lever un « nombre significatif » d’obstacles au commerce et favorisé une augmentation de 10 % des échanges dans le secteur agroalimentaire.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles