« LVMH, Sanofi, Carrefour ou les Galeries Lafayette, tous ces grands noms vont acquitter un ticket minimal d’un million d’euros », s’est félicité Jean-Christophe Fromantin, député-maire de Neuilly-sur-Seine et président d’Expofrance 2025, invité de la réunion de rentrée du think tank La Fabrique de l’Exportation, le 1er octobre. «J’ai ainsi réuni 40 millions d’euros sur trois ans essentiellement auprès des grandes entreprises, plus un collège de PME, ce qui permet d’avoir une réelle indépendance et que les partenaires gardent la maîtrise », a-t-il précisé. Pour autant, la puissance publique ne sera pas absente de ce projet, dont le parlementaire centriste (UDI) a eu l’idée en 2010 pendant l’Exposition universelle de Shanghai, ce dernier affichant sa volonté de travailler avec Pascal Lamy, nommé en avril dernier délégué interministériel à l’Exposition universelle de 2025 par le Premier ministre Manuel Valls.
« Son rôle est de coordonner l’action des opérateurs publics et il apportera aussi sa pierre à la campagne de promotion internationale que nous lancerons », a encore affirmé Jean-Christophe Fromantin à la Lettre confidentielle, évoquant la mission de l’ancien directeur-général de l’OMC. Quant au risque de saturation avec le lancement au même moment « l’autre projet », la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024, il le minimise : « il n’y a pas de concurrence, de chevauchement, les deux projets ayant leur propre logique », a-t-il confié à la LC, tout en reconnaissant que l’offre de « deux projets ambitieux » concomitamment créent « de la confusion ».
A noter que cette invitation de la Fabrique de l’Exportation ne doit rien au hasard, puisque le président de ce think tank parisien, Etienne Vauchez, est aussi le directeur général et associé de Jean-Christophe Fromantin au sein de la société de conseil Export Entreprises.
Le modèle économique sera présenté le 21 octobre
Selon lui, la candidature d’un pays à cette exposition est importante à plus d’un titre : d’abord, pour le rayonnement mondial de la France et de sa capitale, mais aussi pour l’économie nationale, le tourisme dans l’Hexagone et, enfin, les échanges internationaux. « L’Exposition universelle de 2025 : un enjeu stratégique pour notre développement international » était, d’ailleurs, le thème retenu par le député français devant les membres de La Fabrique de l’Exportation. Jean-Christophe Fromantin a indiqué que « 70 à 80 millions de visiteurs sont espérés » à l’Exposition universelle.
Le modèle économique du projet sera présenté le 21 octobre, avec le ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Le concept, « original et innovant », est déjà connu. « Ce qui est inattendu, c’est que nous sommes partis de la genèse de l’exposition universelle et, donc, nous arrêtons les pavillons nationaux parce que çà nous semble décalé dans une économie de partage. Ils sont remplacés par un village global à Paris, inspirant la convivialité (avec des bars, des brasseries…), et, hors de la capitale, d’une part, vont être retenus douze sites pour organiser des forums thématiques et, d’autre part, vont être proposés des détours, qui seront des invitations à des promenades en région », a expliqué Jean-Christophe Fromantin. Déjà choisis, les forums (Galerie des arts, Palais des technologies nouvelles, Génie du corps…) possèderont ainsi des thèmes variés.
Une Sphère virtuelle inspirée du Globe d’Elisée Reclus
A Paris au cœur du Village global, le projet reprendra l’idée du Globe d’Élisée Reclus qui avait échoué à l’imposer en 1900, lors de la dernière Exposition universelle en France. Celle-ci, intitulée « Le Bilan du siècle », manifestation symbolique de la Belle Époque, avait apporté à la capitale de Grand Palais et le Petit Palais. Pour le rendez-vous de 2025, la signature est « Au cœur des territoires s’ouvre celui des hommes ». « Géographe libertaire, communard, selon le président d’Expofrance 2025, Élisée Reclus voulait montrer que tous les hommes partagent les mêmes défis et permettre aux visiteurs de faire le tour du monde. D’où le Globe qui devait orné la colline de Chaillot, faisant face à la pièce maîtresse de l’Exposition de 1889, la tour Eiffel ».
Pour sa part, la mission Expofrance proposera « une Sphère virtuelle, avec des contenus proposés par les populations du monde entier ». En avril 2016, les différents dossiers de candidatures à l’organisation de l’évènement devront être déposés auprès du Bureau international des expositions. Et c’est en 2018 que les États membres du BEI, basé à Paris, voteront pour la désignation de la ville retenue.
François Pargny