Outre les organismes de financement traditionnels – les banques commerciales, les organismes bilatéraux, comme le groupe de l’Agence française de développement (AFD), et multilatéraux, à l’instar de la Banque mondiale, la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et la Banque africaine de développement (Bad) – les investisseurs peuvent recourir à des acteurs locaux, trop méconnus et cachés, comme le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et la Banque nationale de développement économique (BNDE).
Les entrepreneurs peuvent, en particulier, les solliciter dans le cadre de la phase II (2019-2023) du Plan Sénégal Émergent (PSE), visant à transformer ce pays en une économie émergente à l’horizon 2035, comme l’a indiqué Abdoulaye Ly, le directeur de la promotion des investissements du Sénégal, lors d’un atelier d’information sur ce pays d’Afrique de l’Ouest, organisé par Business France le 8 avril à Paris.
Sept secteurs prioritaires
Lancée en décembre dernier, la phase II du PSE met l’accent sur des projets d’investissements dans sept secteurs identifiés comme prioritaires : agriculture ; infrastructures ; énergie ; industrie ; économie numérique ; tourisme ; finance. Actif depuis octobre 2013, le Fonsis a, selon Abdoulaye Ly « pour objectif de mobiliser des financements publics et privés » dans les sept secteurs prioritaires. Le Fonsis investit essentiellement en fonds propres aux côtés des investisseurs privés nationaux et étrangers dans des projets à fort potentiel de croissance économique.
À la différence du Fonsis, le Fongip s’adresse aux micro-entreprises et petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent plus de 90 % du tissu économique sénégalais. Le fonds de garantie des investissements prioritaires vise à « palier une insuffisance notable du secteur bancaire », a confié Abdoulaye Ly. « Il est ressorti des rapports qui se sont succédé de la Banque mondiale et de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) que le Sénégal manquait cruellement d’organismes de garantie des prêts », a développé Abdoulaye Ly. Ce fonds de garantie est donc venu pallier cette insuffisance en apportant des garanties aux crédits accordés aux PME. Concrètement, il permet d’atténuer les risques liés à l’octroi des crédits aux PME par des établissements financiers généralement réticents. Il vient surtout compléter le dispositif d’intervention des institutions financières en faveur des micro-entreprises et des PME.
Troisième outil financier local, la BNDE est chargée d’accompagner les PME et les petites et moyennes industries (PMI) sénégalaises. Parallèlement, elle offre des prêts directs aux porteurs de projets non sénégalais investissant au Sénégal dans les secteurs prioritaires.
Ces trois acteurs publics émergents de l’écosystème financier au Sénégal affichent un objectif commun : attirer les investisseurs privés étrangers pour financer le développement économique du Sénégal.
Venice Affre