La ministre de l´Economie Christine Lagarde a dévoilé, le 27 novembre, son plan pour prêter main forte aux assureurs-crédit. La principale mesure de ce programme est le « complément d´assurance-crédit public » (CAP).
Grâce à ce mécanisme, l´Etat, via la Caisse centrale de réassurance (CCR), pourra couvrir jusqu´à 50% des créances que les assureurs-crédit (Euler Hermes Sfac, Coface…) ne peuvent plus garantir (à cause d´une augmentation des risques liée à la crise). L´objectif du CAP est d´empêcher que les assureurs-crédit interrompent leurs garanties, ce qui fragiliserait les entreprises, en particulier les PME.
« Les assureurs-crédit jouent un rôle indispensable dans la prévention des risques et nous souhaitons qu´ils continuent à le faire » a déclaré Christine Lagarde. Les entreprises pourront recourir au CAP dès le 8 décembre. Attention, cette couverture complémentaire ne s´appliquera qu´ « aux risques situés en France » a précisé la ministre (ie : les entreprises dont le client est implanté à l´étranger ne pourront pas y recourir).
En contrepartie du soutien de l´Etat, les assureurs-crédit se sont engagés entre autres « à continuer à ne procéder à aucune coupure de garantie d´assurance sur une base sectorielle sans tenir compte de la situation individuelle de l´entreprise concernée » et « réexaminer dans un délai de 5 jours tout dossier qui leur sera soumis par le médiateur du crédit » a indiqué Bercy dans son communiqué.
Pour Laurence Parisot, le plan du gouvernement ne va pas assez loin. « Le cœur du problème, c´est comment les assureurs-crédit notent les entreprises (sur lesquelles leurs clients ont créances, ndlr) » a insisté la présidente du Medef, qui participait à la réunion à Bercy. Laurence Parisot souhaiterait que « les entreprises soient informées par les assureurs des changements de notes qui les concernent et non pas par leurs fournisseurs qui ne voudront plus les livrer ». Le Medef a donc signé une convention en ce sens avec la Coface.
Pour prolonger : Relire Selon le Ducroire, les marchés émergents ne peuvent pas échapper à la crise, La Coface dégrade la notation de plusieurs pays européens et Euler Hermes : +15% de défaillances d´entreprises en 2008
Marine Aubonnet