« Le commerce extérieur français ne se porte pas bien. Notre balance commerciale est déficitaire depuis longtemps et il n´y pas assez de PME présentes à l´export », a lancé Pierre Lellouche, le tout nouveau secrétaire d´Etat chargé du Commerce extérieur, le 1er décembre au cours d´une conférence de presse donnée conjointement par Christine Lagarde, sa ministre de tutelle, Eric Besson, le ministre de l´Industrie, de l´Energie et de l´Economie numérique, et Frédéric Lefebvre, secrétaire d´Etat chargé, entre autres, du Commerce, de l´Artisanat et des PME.
« En trente ans, la part de la France dans le commerce mondial est passée de 3 % à 3,6 %, tandis que celle de la Chine a bondi de 0,9 % à 10 % », a rappelé M. Lellouche. Afin de redynamiser la présence à l´international des entreprises françaises, le secrétaire d´Etat à dévoilé les trois chantiers auxquels il comptait s´atteler en 2011. A commencer par les négociations des normes du commerce international au sein de l´Union européenne, du G20 et de l´OMC afin d´assurer un cadre plus équitable aux entreprises françaises. Second chantier : les grands contrats. « Nous voulons les faire augmenter de 25 % en 2011 », a précisé le secrétaire d´Etat, en particulier dans les pays émergents. Lors de la présentation des chiffres du commerce extérieur pour le premier semestre, en septembre dernier, Bercy a rappelé que les pays émergents étaient devenus majoritaires dans les grands contrats. Mais ce marché, est devenu « très concurrentiel », selon Pierre Lellouche.
Troisième chantier et non des moindres : pousser les PME françaises à tenter l´aventure de l´international. A l´heure actuelle, sur les 95 000 entreprises françaises présentes à l´export, 80 000 sont des PME. « Il faut que l´export devienne naturel », a déclaré M. Lellouche. « Je voudrais qu´un dirigeant de PME puisse avoir accès à un guichet unique pour qu´il ait les moyens d´être opérationnel le plus rapidement possible », a-t-il précisé, ajoutant qu´ « à l´heure actuelle, dans le dispositif français, « la ligne d´avant », à savoir Ubifrance, fonctionne très bien, mais il nous faut maintenant améliorer « l´arrière », soit la coordination avec les régions et les CCI, les financements, le portage de PME par les grands groupes, le soutien aux PME innovantes et la diffusion des VIE dans les PME ».
Reste à savoir quels moyens seront mis en œuvre pour mener cette ambitieuse politique, qui reste néanmoins dans la droite ligne de celle d´Anne-Marie Idrac.
Sophie Creusillet