Avec un chiffre d’affaire annuel de 660 milliards d’euros,
les technologies de l’information et de la communication (TIC) représentent 5 %
du produit intérieur brut (PIB) européen. Au cours des vingt dernières années,
elles représentent 50 % de l’augmentation des gains de productivité en Europe,
informe une note publiée en mai par le Centre d’analyse stratégique (CAS),
institution d’expertise au service du gouvernement français.
Outre ces effets mesurables, le développement des TIC a de
nombreuses répercussions sur la société : les modalités de communication, les
processus de création de contenus ainsi que les rapports commerciaux ont été
profondément bouleversés.
L’Union
européenne (UE) a fait du numérique l’un des sept axes majeurs constitutifs de
la stratégie Europe 2020. Intitulé « Une stratégie numérique pour
l’Europe » et structuré par l’Agenda numérique, cet axe, adopté le 31 mai
2010, souligne notamment la difficulté des entreprises à évoluer dans un
ensemble européen qui est avant tout l’agrégation de marchés nationaux. Il se
donne pour objectif de créer un marché unique du numérique reposant sur
l’Internet haut débit et sur des applications interopérables entre les référentiels, les applications et les
réseaux.
Cette stratégie doit concerner les 500 millions d’habitants de l’Union et
donner une stature internationale aux sociétés qui s’y impliqueront. « Il
est important que l’ensemble des acteurs français du numérique, en particulier
les entreprises, s’en saisissent et tirent parti des opportunités industrielles
qui se créent à l’échelle de l’Union. Le plein succès de l’Agenda numérique
européen sera le meilleur atout de l’UE dans les prochaines discussions au sein
des instances mondiales du G8 et du G20 », estime le CAS.
Le CAS formule à ce propos cinq propositions pour mieux
prendre en compte cette stratégie sur le plan national. D’abord, encourager le
développement d’une offre de « cloud computing européenne » ou
« informatique diffuse » consistant à déporter sur des serveurs
distants des traitements généralement effectués localement par l’utilisateur.
Deuxième proposition : définir les conditions d’interopérabilité que
devront respecter l’ensemble des systèmes d’authentification et de signature
électroniques en Europe.
Troisième idée: renforcer, en France et en
Europe, la protection des données personnelles à travers un ensemble cohérent
d’instruments (chartes, labels). Quatrième proposition : faire en sorte
que l’Europe participe pleinement à la gouvernance et au développement de l’Internet
des objets en favorisant l’essor de services européens d’attribution et de
gestion des identités numériques. Et enfin participer à l’émergence d’un marché
unique numérique européen par l’adaptation du cadre juridique qui protège les
droits des créateurs et ceux des consommateurs.
Alix Cauchoix