Dacian Ciolos, le Commissaire européen à l’agriculture recevra, le 22 novembre, les acteurs de la filière de la volaille française, accompagnés par Stéphane Le Foll. Si la Commission se dit prête au dialogue, elle n’a visiblement pas l’intention, à ce stade, de revoir sa décision mettant fin aux restitutions à l’exportation pour la viande de volaille, principale revendication des grévistes de l’entreprise Tilly-Sabco.
« Les restitutions à l’exportation sont un outil de gestion du marché lié à la politique agricole commune (…) Elles ne sont en aucun cas une aide destinée à soutenir la restructuration d’une entreprise individuelle affectée par un problème de compétitivité et les choix stratégiques de ses dirigeants prévenus depuis longtemps », explique l’exécutif européen dans un communiqué. En revanche, d’autres mécanismes, créés dans le cadre de la nouvelle PAC, donnent à chaque État membre la possibilité de mettre en œuvre un plan de relance spécifique pour une filière affectée par un problème de compétitivité et préserver les emplois, rappellent les services de Dacian Ciolos. Ainsi, à partir du 1er janvier prochain, un sous-programme de développement rural pourra être élaboré pour aider une filière à regagner en compétitivité, investir, innover et s’adapter aux marchés en évolution.
Entre 2003 et 2013, 887,8 millions d’euros au total du budget communautaire ont été versés pour soutenir les exportations de viande de volaille, dont 767,7 millions pour les acteurs français de la filière. La réduction des restitutions à l’exportation pour ce type de produit a été annoncée de longue date. Elle s’est faite de façon progressive afin de donner aux acteurs un délai supplémentaire pour prendre les mesures nécessaires et adapter leur stratégie. « Les acteurs industriels et les autorités françaises ont été informés dès 2010 », soulignent les responsables à Bruxelles.