Alors que les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) pèsent de plus en plus lourd dans les échanges internationaux, ils n´ont absorbé que 6 % des exportations françaises sur les trois premiers trimestres de l´année. En revanche, les importations depuis ces pays restent soutenues. Et montent en gamme.
La France ne parvient pas à se faire une place au soleil des BRIC, quatre pays qui représentaient en 2008 11 % des importations mondiales et 15 % des exportations, contre respectivement 3% et 2 % en 1980. Certes, comme le souligne une étude des Douanes parue début décembre, les exportations vers ces zones ont augmenté en moyenne de 13 % entre 1994 et 2008. Soit plus que l´augmentation moyenne, de l´ordre de 5 %, du total des ventes françaises à l´international. Mais, notent les Douanes, « la France voit toutefois ses parts de marché plafonner autour de 2 % ».
Alors que les BRIC représentent 6 % des exportations françaises, ils sont destinataires de 9 % des exportations de l´Allemagne, dont les parts de marché restent stables à 7,5 %. En revanche, outre-Rhin comme en France, les importations depuis les BRIC ont représenté 13 % des achats internationaux sur les trois premiers trimestres 2010. Pour mémoire, ils ne représentaient que 4 % des importations françaises en 1994. Mais, au-delà de ces considérations quantitatives, c´est la nature même des produits importés qui est en train de changer en profondeur, selon les Douanes.
En effet, le schéma traditionnel des échanges entre la France et ces quatre pays (vente de biens sophistiqués, achats de marchandises à faible valeur ajoutée) est en train de s´effriter du fait d´une montée en gamme des produits, surtout chinois. L´ancien empire du Milieu se différencie de la Russie, de l´Inde et du Brésil par une poussée qualitative. En 2008, les achats de produits électronique grand public (téléphones portables, ordinateurs…) ont représenté 29 % des achats français à la Chine, tandis que les biens de faible technologie (textile et habillement principalement) ont constitué 23 % des importations françaises.
Si la France dégage encore un excédent dans des secteurs dits de « moyenne technologie élevée » pour reprendre la terminologie des Douanes, comme par exemple l´automobile, « ses avantages dans la haute technologie, très concentrés dans l´aéronautique, sont progressivement entamés depuis 2000 ».
Sophie Creusillet