Lors du sommet européen de Bruxelles du dimanche 1er mars, il a été décidé de ne pas adopter de mesures spécifiques en faveur des pays membres de l´Europe de l´Est. Par contre, les grandes banques de développement vont se mobiliser en faveur de ces pays.
La demande polonaise d´une intégration accélérée des pays de l´Est dans la zone euro n´a pas été prise en compte ni celle, émanant de la Hongrie, de lever un emprunt européen pour pallier aux difficultés des banques. Frappés par le cumul de la crise du crédit, du ralentissement économique et du mouvement général de cessions d´actifs, les derniers pays qui sont entrés dans l´Union ont de sombres perspectives devant eux.
Ainsi, la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) estime que la croissance 2009 en Europe centrale et de l´Est sera proche de zéro. Les trois tigres baltes sont même en état de «mort clinique» financière. Mais le Premier ministre tchèque a précisé hier que «l´Union européenne ne laissera personne sur le bord de la route ».
Il semble que ce soit les grandes banques de développement qui vont se mobiliser en faveur des Européens de l´Est. Le 27 février, la BERD, la BEI (Banque européenne d´investissement) et la Banque mondiale ont annoncé le déblocage d´une aide de 24,5 milliards d´euros. Au cours des deux prochaines années, la BERD mobilisera 6 milliards, essentiellement dans le secteur bancaire, la BEI environ 11 milliards (dont 5,7 immédiatement disponibles, et 2,8 supplémentaires fin avril) et la Banque mondiale 7,5 milliards.
Les PME et surtout les banques devraient être les premiers bénéficiaires. Car, selon l´agence de notation Moody´s, six pays (Allemagne, France, Italie, Belgique, Autriche, Suède) concentrent presque 84% des avoirs revendiqués par les banques ouest-européennes en Europe de l´Est.
Jean-François Tournoud