L’enseignement supérieur français attire moins d’étudiants européens

Sur 66 862 étudiants étrangers inscrits en France en 2009-2010, un sur quatre est européen dont 80 % d´inscrits en université, selon Campus France.

Ce chiffre a toutefois baissé de 5 % entre 2005 et 2009, révélant de fortes disparités entre les pays d´origine. En effet, l´Italie a vu ses effectifs augmenter de 20 % en quatre ans, ce qui l´a propulsé en deuxième position derrière l´Allemagne.

Parmi les pays qui ont vu reculer le nombre de leurs étudiants inscrits dans une université française, la Roumanie a enregistré une baisse de 22 %, alors même que la France reste la première destination des étudiants. La mobilité Erasmus (programme de l´Union européenne qui permet aux étudiants de partir étudier à l´étranger) est également en baisse depuis 2005, même si la France reste le deuxième pays d´accueil et d´origine de la mobilité Erasmus. Toutes mobilités comprises, les 782 042 étudiants européens à l´étranger représentent 27 % du total mondial. Voici les 10 premiers pays d´origine des étudiants européens en France en 2009-2010.

1/ Allemagne : 8 358 étudiants
La baisse est de 7,5 % depuis 2005. En cause : la diminution des élèves apprenant le français dans le secondaire (cette tendance s´est toutefois inversée depuis trois ans) et la réduction dans ce pays des moyens consacrés par la France à la promotion de ses études. L´Hexagone n´est que la 6e destination d´études à l´étranger des étudiants allemands, loin derrière l´Autriche et le Royaume-Uni.

2/ Italie : 7 046 étudiants
Le nombre d´étudiants en provenance d´Italie a connu une progression de 20,3 % entre 2005 et 2009. La France représente le 3e pays d´accueil de ses étudiants après l´Autriche et le Royaume-Uni. Les raisons du succès : les Italiens ont une bonne image de l´enseignement supérieur français, et le coût dans les universités y est moindre.

3/ Espagne : 4 904 étudiants
L´Espagne est en baisse de 5,7 % depuis 2005. La France est le 2e pays d´accueil des étudiants espagnols à l´étranger après le Royaume-Uni. La cause : ils parlent davantage l´anglais dans le secondaire, une qualité d´accueil jugée médiocre, et la place moyenne des établissements français dans les classements internationaux.

4/ Russie : 4 496 étudiants
Le chiffre est en hausse de 12 %. La France est choisie après l´Allemagne, les États-Unis et l´Ukraine. Les atouts de l´Hexagone sont la qualité et le coût de ses formations, la culture francophile des Russes, et les bourses d´études proposées par l´ambassade de France.

5/ Roumanie : 4 358 étudiants
La Roumanie accuse une baisse de 22 % de ses étudiants en France par rapport à 2005 alors que leur mobilité est en hausse. En cause : la perte d´influence de la langue française, face à l´anglais et l´allemand, favorisés par une présence plus agressive du British Council et de la DAAD (les représentations britannique et allemande de l´enseignement supérieur).

6/ Belgique : 3 673 étudiants
Leur nombre a augmenté de 10 % depuis 2005. Explication : la proximité géographique et linguistique bien sûr, mais aussi la présence française dans les salons spécialisés et les manifestations locales, la mise en place du LMD et la réputation des universités françaises.

7/ Portugal : 3 438 étudiants
Les étudiants portugais sont 13 % de plus qu´en 2005 à préférer l´université française. La France est le deuxième pays de destination pour le Portugal, après le Royaume-Uni. L´augmentation tient principalement à la croissance de la population étudiante dans ce pays qui encourage la mobilité de ses étudiants. À cela s´ajoute la dynamique de coopération entre les deux pays, notamment au niveau du doctorat.

8/ Pologne : 3 438 étudiants
Les étudiants polonais sont 23 % de moins qu´en 2005 à s´inscrire en France. Les causes sont multiples : une démographie en baisse, tout comme l´apprentissage du français, des difficultés en matière d´accueil et de logement et une visibilité accrue de l´Espagne.

9/ Royaume-Uni : 3 184 étudiants
le Royaume-Uni n´arrive qu´en 9e position des pays d´Europe qui envoient leurs étudiants en France. La principale motivation pour ces derniers reste l´apprentissage du français puisque 60 % d´entre eux sont inscrits dans cette filière, contre 44 % pour l´ensemble des étudiants européens. Sans surprise, les étudiants anglais choisissent en priorité les pays anglophones (États-Unis, Australie, Irlande).

10 / Turquie : 2 619 étudiants
Les jeunes Turcs préfèrent les États-Unis et l´Allemagne. La France voit ses effectifs turcs baisser de 12 %. En cause, les efforts de promotion accrus de ces deux pays en Turquie et sans doute des problèmes d´image entre la Turquie et la France.

Sylvette Figari

Les 5 plus fortes progressions
Italie : + 20,3 %
Portugal : + 13,1 %
Ukraine : + 12,2 %
Russie : + 12,1 %
Belgique : + 10 %

Les 5 plus fortes baisses
Bulgarie : -33,1 %
Pologne : -22,8 %
Roumanie : -22,1 %
Luxembourg : -17,1 %
Turquie : -12 %