Les chiffres du PIB nippon rendus publics hier font froid dans le dos : au quatrième trimestre 2008 le PIB s’est effondré de 12,7 % (en rythme annualisé). Les effets dévastateurs de la crise financière se font durement sentir, et ce alors que les exportateurs et investisseurs français renforçaient leur présence dans l´Archipel.
Le Japon n´avait pas connu pareil marasme depuis le choc pétrolier de 1974. Par rapport au troisième trimestre 2008, la baisse du PIB nippon au qutrième trimestre est de 3,3 %. A titre de comparaison, pour la même période, le PIB de l´UE a baissé de 1,5 % et celui des Etats-Unis de 1 %.
Principale explication de cette déroute : la forte dépendance de l´Archipel aux exportations. Elles contribuent à hauteur de 20 % au PIB et ont dévissé de 45 % en un an. Selon la Banque du Japon, cette chute vertigineuse laisse à penser que la récession durera jusqu´à mars 2010.
Prévisibles, ces mauvaises nouvelles n´en constituent pas mois un coup dur pour les exportateurs et investisseurs étrangers, en particulier français. En 2008, les exportations françaises vers le Japon ont baissé de 3,1 %, du fait de l´essoufflement de l´économie locale. L´Archipel est le 13ème client et le11ème fournisseur de la France qui occupe 1,5 % de part de marché. Une gageure quand on sait les difficultés d´accès à ce marché.
En 2007, les IDE français au Japon avaient connu une augmentation de 82 % (en flux) par rapport en 2006 faisant de la France le deuxième investisseur au Japon derrière les Etats-Unis. Certes, cette bonne performance provenait essentiellement du rachat de Calpis Ajinomoto par Danone. Mais la tendance était bien là. Ces dernières années avaient d´ailleurs vu des opérations emblématiques se réaliser comme l´acquisition par Renault de 44,4 % de Nissan et le rachat du grand assureur Nichidan Life par AXA.
Selon une enquête réalisée par la Mission économique à Tokyo, 390 entités françaises étaient actives au Japon en 2007, oeuvrant à 50 % dans le secteur manufacturier, particulièrement exposé aux méfaits de la crise actuelle.
Sophie Creusillet