Lentement mais sûrement. Telle semble être la devise du projet Monnet, qui vise à créer un nouveau système de cartes de paiement paneuropéen, concurrent de Visa et Mastercard. Deux ans après son initiation, en 2008, une trentaine de banques européennes ont manifesté leur intérêt pour la poursuite de ce projet au cours d´un symposium organisé à Madrid le 5 mai.
Les banques françaises et allemandes à l´initiative de ce projet* ont en effet été rejointes par une vingtaine de banques représentant 11 pays européens (70 % du marché bancaire italien, 100 % du marché espagnol, 45 % du marché allemand).
Ensemble, elles ont décidé de créer un consortium qui devra s´occuper de réaliser une étude de faisabilité et de rentabilité, complémentaire à celles déjà réalisées par les banques à l´initiative du projet. Cette étude déterminante pour la suite du projet portera plus précisément sur le rapprochement de toutes les infrastructures de carte y compris les paiements mobile et sans contact.
Une fois que seront connus les résultats de cette nouvelle étude, chaque banque devra se prononcer sur sa participation au projet avant fin 2010. D´ici là, les discussions autour du projet Monnet devraient remettre sur le tapis la question des « commissions interchange », soit le mécanisme de facturation interbancaire pour chaque transaction par carte. Mécanisme que la Commission européenne voit d´un mauvais œil.
Pourtant, cette dernière aurait reconnu le principe même de l´interchange, selon Georges Pauget, porte-parole des banques françaises pour le projet Monnet. « Le débat est aujourd´hui sur la question de son niveau », confiait-il aux Echos ce matin.
Sophie Creusillet
* BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Banque Postale, Société Générale, Deutsche Bank, DZ Bank, Postbank.