A l´issue de l´élection présidentielle du 9 avril, Abdelaziz Bouteflika devrait être reconduit pour un mandat de cinq ans à la tête d´un pays en bonne santé économique (3% de croissance en 2008), mais dépendant de ses ressources pétrolières et gazières.
En 2008, 45 % du produit intérieur brut (PIB) ont ainsi été générés par les hydrocarbures, représentant un montant de 61 milliards de dollars.
Pendant son deuxième mandat (2004-2009), le chef de l´Etat a échoué à diversifier l´économie. Dans son récent rapport sur l´Algérie, dont www.lemoci.com s´est fait l´écho, le FMI note que l´investissement direct étranger (IDE) contribue en moyenne à 1 % du PIB.
Dans la pratique, les opérateurs internationaux sont confrontés à toute une série d´obstacles : coût élevé et manque de disponibilité du foncier, économie informelle, formation insuffisante des ressources humaines, faible intermédiation des banques auprès des PME, insécurité juridique.
Faute d´investissements productifs, les importations se sont emballées. En particulier, la facture alimentaire aurait triplé en cinq ans, atteignant ainsi un montant de 7,3 milliards de dollars en 2008. Sur un total d´achats à l´étranger de 39 milliards, le secteur automobile aurait représenté près de 10 % et la classe politique prêche aujourd´hui pour l´établissement d´une unité de montage.
Dans un contexte de crise internationale et de baisse des prix du pétrole, l´Algérie vient de prendre « des mesures protectionnistes », juge une communauté d´affaires étrangère très inquiète (lire notre lettre numérique MOCI News n°100 du 2 avril, pages 1 et 2). En l´occurrence, Alger veut imposer aux investisseurs étrangers un partenaire national majoritaire. En outre, les sociétés d´importation devraient accorder une part de 30 % à des Algériens.
Ces mesures risquent de réduire encore l´intérêt des investisseurs pour un pays qui a, pourtant, besoin des technologies et de savoir-faire étrangers.
François Pargny