« Il est bon qu’on passe aussi par les sociétés de commerce spécialisées : les sociétés de négoce représentent 35000
exportateurs français ». Les sociétés de négoce, jusque là plutôt mal aimées des acteurs de l’export, sont elles en train de vivre le début d’un nouvel âge d’or en France ? Tout le laisse penser après ces propos tenus par Nicole Bricq devant des chefs d’entreprises franciliens.
Invitée d’un petit déjeuner du Medef Ile de France le 3 octobre, la ministre du Commerce extérieur a même été plus loin en précisant que « avec l’OSCI, nous mettons en œuvre une plateforme de mise en relation entre PME et sociétés de négoce qui s’intègrera à un portail commun (ndlr : du Commerce extérieur) ». Rappelons que l’OSCI est l’organisation professionnelle qui regroupe les Opérateurs spécialisés du commerce international autour de deux métiers : les Sociétés d’accompagnement à l’international et les sociétés de commerce. L’OSCI est affiliée à la CGI, la Confédération générale du Commerce de gros et du commerce international.
Contactée par la Lettre confidentielle du Moci, l’OSCI confirme -non sans s’en réjouir- qu’un tel projet est bien en cours depuis trois mois. Et si cette organisation en est le moteur, il va être étendu à l’ensemble des sociétés de commerce ayant des activités à l’international au sein des 56 fédérations de la CGI. Il s’agira d’une base de données recensant par secteurs, activités et pays toutes les sociétés de commerce spécialisées et agents concernés dont l’accès sera possible depuis le futur portail Internet commun à tout le dispositif d’appui à l’export.
La reconnaissance et la promotion de « l’exportation indirecte » est un vieux combat de l’OSCI, qui ne manque pas une occasion de rappeler à ses interlocuteurs que non seulement elle sert 35000 entreprises, mais qu’en plus, selon les statistiques des douanes, elle pèse environ 100 milliards d’exportations, soit un peu plus d’un quart des exportations
françaises. Un argument de poids quand on vise une réduction du déficit commercial hors pétrole à zéro en cinq ans, qui a sans nul doute compté pour convaincre la ministre du Commerce extérieur d’ouvrir enfin la porte à une reconnaissance – et une coopération- plus franche.
Christine Gilguy