Haropa Port vient d’attribuer à Engie 24 hectares pour développer une filière de carburants alternatifs en partenariat avec CMA CGM et Air France-KLM.
Décarbonation et réindustrialisation : telles sont les ambitions du port nordiste pour les années à venir, avec Engie à la manœuvre. Dans le cadre de l’appel à projets « Grand Canal du Havre », l’énergéticien vient de se voir attribuer un terrain dans la zone industrialo-portuaire (ZIP) où il développera une plateforme dédiée aux carburants alternatifs.
Avec CMA CGM, Engie entend construire la première unité mondiale de production de gaz renouvelable. Baptisée Salamandre, elle doit produire à terme 11 000 tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL), soit la consommation annuelle moyenne de 10 000 foyers, à partir de biomasse sèche issue des filières locales de bois-déchet et de combustibles solides de récupération (CSR). Cette installation, qui permettrait d’éviter 60 000 tonnes de CO², fournira en GNL la flotte de l’armateur marseillais.
Des carburants pour le maritime et l’aérien
Il s’agit de la première concrétisation du partenariat stratégique signé par Engie et CMA CGM en novembre 2021 pour la production de 200 000 tonnes par an de gaz renouvelables dans le monde d’ici 2028.
En outre, Engie va démarrer l’étude de faisabilité de France KerEAUzen, une unité de production de carburant de synthèse (le JET A-1 SAF) à partir de la combinaison d’hydrogène renouvelable et du CO² fourni par Salamandre et d’autres industriels locaux. Partenaire du projet, Air France-KLM en serait le principal client.
A partir de 2028, cette unité produira à la fois de l’hydrogène renouvelable pour répondre aux besoins des industriels de la ZIP et à ceux de la mobilité lourde, et des matières premières pour la chimie verte comme le naphta.
Les décisions finales d’investissement sont attendues fin 2023 pour Salamandre et fin 2025 pour KerEAUzen, la construction devant débuter respectivement en 2024 et 2026, sous conditions des autorisations d’urbanisme et des programmes de soutien.
S.C.