Les deux prêts de 3 milliards d´euros proposés, le 9 février, par Nicolas Sarkozy à Renault et PSA Peugeot Citroën sont critiqués dans plusieurs pays européens.
« La Suède fustige le plan français de sauvetage de l´automobile », titrait, le 10 février, le magazine américain Forbes. Ce sont les conditions fixées par Paris pour l´attribution de ces financements qui ont provoqué cette colère. Le président français exige que les constructeurs automobiles s´engagent à maintenir leurs usines dans l´Hexagone et à ne pas y supprimer d´emplois. L´Allemagne et la Slovaquie sont agacées elles aussi. La République tchèque, de son côté, est très remontée. Et pour cause : le 5 février, Nicolas Sarkozy a suggéré à mots couverts que PSA rapatrie son usine tchèque en France. Le président et le Premier ministre tchèques ont tous deux dénoncé ces démarches « protectionnistes », indiquait dans deux articles (traduits en anglais) le site d´informations Financninoviny.cz.
Bruxelles est également préoccupée par ces prêts. Ces aides conditionnées pourraient bien être « illégales », avertissait le 10 février un porte-parole de la Commission européenne cité dans Les Echos. Il n´est pas évident cependant que Bruxelles s´oppose à ce plan, selon l´économiste Simon Tilford. « Les plans de sauvetages des banques (approuvés par la Commission fin 2008, ndlr) autorisent des pays tels que la France à affirmer que leurs industries nationales souffrent de la crise et ont besoin d´aide », affirmait-il le 11 février dans les colonnes du Wall Street Journal.
Marine Aubonnet