Deux jours après l’annonce, par Bruno Le Maire, de la fin du Fonds de solidarité et de la politique du « quoi qu’il en coûte », les mesures du plan de relance export ont, elles, été prolongées et étendues. L’annonce a été faite à l’issue d’un Conseil stratégique de l’export qui s’est tenu mercredi 1er septembre, sous la co-présidence de Franck Riester, ministre en charge du Commerce extérieur, et Agnès Pannier-Runacher, son homologue à l’Industrie.
Interrogé par Le Moci en octobre dernier en marge de la visite d’une PME francilienne (voir l’article), Bruno Lemaire avait affirmé que les mesures de soutien à l’export seraient maintenues tant qu’il y en aurait besoin. Presque un an plus tard, le ministre de l’Economie ne s’est pas dédit.
Alors que de nombreux secteurs s’inquiètent des conséquences de la fin du Fonds de solidarité, les mesures prévues par le plan de relance export sont maintenues, voire étendues, Business France étant ainsi assurée d’être en mesure de poursuivre son plan de charge dans le cadre de ce programme.
Voici l’essentiel des annonces faites à l’issue du CSE :
– Les chèques relance export et relance V.I.E, qui devaient prendre fin le 31 décembre de cette année sont prolongés jusqu’au 30 juin 2022, dans la limite des crédits prévus pour Business France dans le plan de relance Export, soit un peu plus de 60 millions d’euros.
– Pour soutenir la diversification des profils des volontaires internationaux en entreprise (VIE), le chèque VIE passe de 5 000 à 10 000 euros pour les entreprises qui choisiront des candidats issus de formations courtes ou des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville.
– Le chèque relance export est étendu à d’autres prestations que la prospection : la formation (courte, de 1 à 2 jours) sur des thématiques export ciblées et la traduction (50 % des coûts de prestations de traduction, dans la limite d’un plafond de 800 euros, de supports de communication, site internet, catalogues dans la langue des pays prospectés).
-Par ailleurs, les opérations collectives de prospection à l’export inscrites aux programmes régionaux et pilotées par un membre de la Team France Export sont rendues éligibles au chèque relance export.
– Consacrer 400 000 euros à la promotion des e-vitrines sectorielles de l’offre française dans trois secteurs d’excellence lancées en février dernier (vins et spiritueux, cosmétiques et beauté et produits alimentaires) afin de les mettre en ‘e-relation’ d’affaires avec des acheteurs et réseaux de distribution étrangers.
– Accélérer la digitalisation des démarches export en structurant notamment des « vitrines France » sur des plateformes de e-commerce pour y rendre plus visible l’offre des exportateurs français et accompagner ainsi leurs transitions vers le numérique. L’objectif serait de faire passe le nombre d’entreprises à 500, contre 300 actuellement, grâce à un financement supplémentaire de 500 000 euros.
-Les crédits France Relance financeront une présence française institutionnelle (Pavillon France) dans la filière agroalimentaire sur la Foire internationale des importations de Chine (CIIE).
Cette annonce de prolongation et les améliorations apportées à certaines mesures devraient ravir plus d’une PME exportatrice ainsi que les partisans d’une sanctuarisation de l’enveloppe non dépensée de ce plan de relance export, à l’instar du rapporteur spécial sur les crédit du Commerce extérieur auprès de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, le député Fabrice Brun, dont plusieurs des recommandations se retrouvent dans ces annonces.
Dès le mois de juin, plusieurs assouplissements étaient déjà intervenus pour stimuler le déploiement de ces mesures : le nombre de chèques relance export cumulables par une seule entreprise avait été porté à 4, tout type de prestation confondu (individuelle et collective), et la procédure d’agrément au chèque relance avait été réouverte, permettant à 76 nouveaux prestataires privés de se faire agréer et portant le total à près de 480 le nombre de partenaires du chèque relance export.
« L’élan de la reprise est là : nous sommes déterminés à l’amplifier encore », a souligné Franck Riester dans un communiqué commun du Quai d’Orsay et de Bercy. « L’action du Gouvernement a permis de protéger les entreprises au cœur de la crise et de les accompagner dans la reprise. Ce sont ces efforts qui portent aujourd’hui leurs fruits et permettent d’observer un fort rebond de notre économie. Cette dynamique doit se traduire dans nos performances à l’exportation » a complété Agnès Pannier-Runacher.
Sophie Creusillet