La World Nuclear Association (WNA) a publié fin avril une
série de chiffres à jour donnant une photographie exacte des producteurs d’uranium dans le monde. La WNA, qui rassemble environ
200 membres liés à la production d’uranium et à celle d’électricité
d’origine nucléaire, estime que ceux-ci sont à l’origine de 85% de l’énergie d’origine nucléaire
dans le monde. Hors Etats-Unis, ses membres produisent même 95% de l’électricité
d’origine nucléaire dans le monde.
Première information, le Kazakhstan a été le premier
producteur mondial d’uranium (33,17%) en 2010. Il conforte même sa place puisque
sa production a augmenté de 27% l’année dernière pour atteindre 17 803 tonnes
d’uranium (tU). Le pays est devenu numéro un mondial en 2008 en dépassant le
Canada. En 2010, les autres grands pays producteurs ont été le Canada (18,23%),
l’Australie (10,99%), la
Namibie (8,37%), le Niger (7,82%), la Russie (6,63%), l’Ouzbékistan
(4,47%), et les Etats-Unis (2,98%). Au niveau des ressources connues, en 2007, l’Australie
arrive de loin en tête (22,72%), devant le Kazakhstan (14,93%), la Russie (9,98%), l’Afrique
du Sud (7,95%), le Canada (7,73%), et les Etats-Unis (6,25%).
En production d’uranium par compagnie,
le numéro un mondial est le canadien Cameco (16,32%), suivi du français Areva (15,50%),
du kazakhstanais KazAtomProm (15,12%), de l’anglo-australien Rio Tinto (11,72%), et du russe ARMZ (8,03%). Areva pourrait retrouver
son premier rang mondial en 2013 et surtout 2014 avec l’entrée en production
(mi-2013) de la mine namibienne de Trekkopje (3 000 tU par an à pleine
capacité) et celle (fin 2013) d’Imouraren au Niger (5 000 tU par an à
pleine capacité – Areva : 66,65% du capital).
En Namibie, la partie sera plus serrée car des opérateurs
australiens (Extract Resources, Bannerman Resources) et canadien (Forsys) ont aussi des projets d’ouverture
de mines autour de 2012, tandis que les deux mines qui existent déjà (Rossing,
détenue au deux tiers par Rio Tinto, et Langer Heinrich) ont prévu d’accroître
leur production. Au total, en 2014, c’est entre 11 400 tU et 12 215 tU
qui vont venir s’ajouter à la production actuelle (5 500 tU).
Jean-François Tournoud