« Crise de croissance » : c’est ainsi que le FMI titre ses dernières prévisions sur les perspectives de l’économie mondiale, publiées le 9 juillet. Avec un taux de croissance anticipé ramené à 3 % pour l’année 2013, le Fonds a ainsi revu à la baisse ses prévisions d’avril, qui misaient sur 3,2 % (voir le document de synthèse, dans le fichier attaché à cet article).
Même chose pour le commerce mondial, reflet d’une demande qui ralentit : les importations ne devraient pas progresser de plus de 1,4 % dans les pays avancés (au lieu de 2,3 % prévus en avril) et de plus de 6 % dans les pays émergents et en développement (au lieu de 6,2 % précédemment prévu)
Les Brics sont à la peine
Le FMI commence en fait à s’inquiéter du tassement de la croissance dans les grands pays émergents, ce qui aggrave une conjoncture déjà plombée par « une récession plus prolongée dans la zone euro ». Ainsi, la croissance anticipée dans les pays émergents est maintenant à 5 % pour 2013, au lieu 5,3 % prévus par le Fonds en avril. Des tendances qui tirent vers les bas le reste du monde.
Loin de compenser l’atonie de la demande européenne, et malgré des taux de croissance qui restent supérieurs à ceux des pays avancés, les Brics sont tous à la peine avec des prévisions revues à la baisse par rapport à ce que le FMI prévoyait encore en avril dernier : Brésil (2,5 % au lieu de 3 %); Russie (2,5 % au lieu de 3,4 %); Inde (5,6 % au lieu de 5,8 %); Chine (7,8 % au lieu de 8,1 %); Afrique du Sud (2 % au lieu de 2,8 %).
Parmi les grands pays avancés, seuls le Japon, le Royaume Uni et le Canada font un peu mieux que prévu en avril, mais avec des taux de croissance beaucoup plus faibles : + 2 % anticipé pour le Japon en 2013, + 0,9 % pour le Royaume uni, + 1,7 % pour le Canada. Les Etats-Unis ne devraient pas faire plus de 1,7 % en 2013 (0,2 moint de moins que prévu en avril), la zone euro devrait être en récession de – 0,6 %.
Pour le FMI, le tassement s’explique, dans les pays émergents, par plusieurs facteurs : « à des degrés divers », des goulets d’étranglement dans les infrastructures et d’autres contraintes de capacité, un ralentissement de la croissance de la demande extérieure, un fléchissement des cours des produits de base, des « craintes concernant la stabilité financière et, dans certains cas, d’un affaiblissement du soutien des pouvoirs publics ». Dans la zone euro, où la récession se prolonge, « une demande faible, une confiance en berne et des bilans fragiles ont aggravé les effets sur la croissance et l’impact des tensions budgétaires et financières ». Enfin, outre-Atlantique, « la croissance américaine a ralenti, une plus forte contraction budgétaire ayant pesé sur la demande privée ».
C. G.